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« Antigone » est une pièce de théâtre en un acte de Jean Anouilh (1910-1987) représentée pour la première fois à Paris en 1944. Elle s’inspire du mythe grec d’Antigone, et en particulier de la tragédie antique fondée sur ce mythe qu’avait rédigée le tragique grec Sophocle.
Étéocle et Polynice, fils d’Œdipe et de sa mère Jocaste, se sont livrés une guerre pour le trône de Thèbes, où ils sont tous les deux morts. Créon, leur oncle, devenu roi, interdit d’offrir une sépulture à Polynice, considéré comme un traître. Antigone, sœur de Polynice, refuse cette situation et décide de braver l’interdit, recouvrant le corps de son frère de terre à plusieurs reprises. Sa sœur Ismène refuse de l’accompagner. Mais Antigone est prise sur le fait par les gardes, et amenée devant Créon.
La scène centrale de la pièce, qui prend environ la moitié du texte, est faite de la confrontation entre Créon et Antigone à propos de la faute d’Antigone et, plus largement, du but de l’existence. Elle est d’abord à l’avantage de Créon, avant d’être finalement remportée par Antigone. Créon condamne alors Antigone à être enterrée vivante. Mais au moment où le tombeau va être scellé, Créon apprend que son fils Hémon, fiancé à Antigone, s’est laissé enfermer avec elle. Lorsqu’on rouvre le tombeau, les deux amoureux se sont suicidés, et la femme de Créon en fera bientôt de même.
Anouilh propose avec « Antigone » une variation du chef-d’œuvre de Sophocle sur le pouvoir et la révolte. S’il connaissait les œuvres de Sophocle et les lisait et relisait depuis son adolescence, la guerre les lui a fait voir sous un jour nouveau. Il dit lui-même avoir écrit « Antigone » à la lueur des premiers attentats de la Résistance contre le gouvernement de Vichy.
« Antigone » connaît un grand succès dès les premières représentations, surtout compte tenu des conditions difficiles du moment. Après la libération de Paris, en revanche, un certain nombre de critiques y ont vu une complaisance envers l’occupant à travers le personnage de Créon, qui est plus dépeint comme un roi pragmatique que comme un tyran. Néanmoins, la pièce demeure un classique du théâtre du XXe siècle, fréquemment lu dans les écoles et mis en scène sur les planches.