Sénèque est né à Curduba (actuelle Cordoue) en Bétique (actuelle Andalousie, en Espagne) vers 4 avant J.-C. La date est imprécise et la naissance est habituellement donnée entre l'an 4 av. J.-C. et 1 ap. J.-C. Sa famille ne semble pas avoir été espagnole, mais aurait été originaire d'Italie du Nord. Il était le deuxième fils d'Helvia et de Marcus Lucius Annaeus Seneca (Sénèque l'Ancien), un rhéteur aisé de rang équestre. Gallion, son frère aîné, fut proconsul à Thessalonique en Achaïe, où, selon les Actes des Apôtres[1], Paul de Tarse comparut devant lui en 53. Sénèque le Jeune était aussi l'oncle de l'écrivain Lucain, fils de son frère cadet.
Il était encore très jeune lorsque sa famille vint à Rome, où son père lui donna une éducation soignée. Il fut d'abord attiré par le pythagorisme. Vers 20 ans, il tomba gravement malade et on l'envoya en Égypte s'y rétablir.
De retour à Rome en 31, il commence son cursus honorum.
Conseiller à la cour impériale sous Caligula - qui, semble-t-il, le jalousait -, il fut plus tard victime des intrigues de Messaline, la troisième épouse de Claude et, sous prétexte d'adultère avec Julia Livilla, sœur d'Agrippine, relégué en 41 en Corse, d'où il fut rappelé en 48 ou 49 à la demande d'Agrippine la Jeune, la nouvelle épouse de Claude.
En 50, il est préteur.
Il fut le précepteur de Néron : c'est d'ailleurs Sénèque qui composa l'éloge funèbre prononcé par Néron à la mort de Claude, comme il composa, par la suite, bon nombre des premiers discours du nouvel empereur. Plus tard, Sénèque composa une pièce moins sérieuse sur l'apothéose de Claude : L'Apocoloquintose ou Apothéose satirique du divin Claude [1].
Avec le préfet du prétoire Sextus Afranius Burrus, Sénèque fut l'un des principaux conseillers de Néron durant les cinq premières années du règne de l'empereur : le quinquennium Neronis.
En mai-juin 55, il est consul suffect.
En 56, il publie le De Clementia.
En 58, Sénèque est diffamé par P. Suillius, qui lui reproche son immense fortune (300 millions de sesterces) acquise par ses amitiés, et sa tentative de débaucher des femmes de la maison princière. Mais le philosophe s'en tire sans dommage[2].
Sénèque parvient à rompre le lien quasi incestueux de Néron et de sa mère, isole Agrippine et participe activement, quoique indirectement, à son assassinat en 59... « Aussi n'était-ce plus Néron, dont la monstruosité était au-delà de toute plainte, mais Sénèque que la rumeur publique condamnait, pour avoir avoué, en faisant écrire cela, le crime. »[3].
Mais en 62, l'étoile du conseiller philosophe finit par pâlir :
« La mort de Burrus brisa la puissance de Sénèque parce que la politique du bien n'avait plus le même pouvoir, maintenant que l'un de ceux que l'on pourrait appeler ses chefs était mort et que Néron penchait vers les hommes du pire. Ces mêmes hommes lancent contre Sénèque des accusations variées, lui reprochant de chercher encore à accroître ses richesses, déjà immenses, et qui dépassaient déjà la mesure convenant à un particulier, de vouloir s'attirer la faveur des citoyens et, par la beauté de ses jardins et la magnificence de ses villas, surpasser même le prince. On lui faisait grief aussi de sa gloire d'homme de lettres et de composer plus fréquemment des poèmes depuis que Néron s'était mis à les aimer. Ennemi affiché des divertissements du prince, il dépréciait son habileté à conduire les chevaux, se moquait de sa voix chaque fois qu'il chantait. Jusqu'à quand n'y aurait-il rien de beau dans l'État qui ne passât pour être l'œuvre de cet homme ? Assurément, Néron était sorti de l'enfance et était dans la force de sa jeunesse ; qu'il renvoyât son instituteur, puisqu'il avait pour l'instruire des personnages suffisamment illustres, ses propres ancêtres.[4] »
À la suite de sa mise en cause, Sénèque demande à Néron d'être relevé de sa charge d'« ami du prince » et propose de lui restituer sa fortune. Néron refuse.
En 64, bien que Sénèque se soit retiré de la vie publique, Néron, qui a fini par le haïr, tente vainement de l'empoisonner.
En 65, il est compromis malgré lui dans la Conjuration de Pison et condamné à mourir. Il se donne la mort en s'ouvrant les veines sur l'ordre de Néron[5].
Source : Wikipedia