René Barjavel est né à Nyons le 24 janvier 1911.
Son père est boulanger mais, mobilisé durant la guerre, il est remplacé par sa mère. Cette dernière n'a pas beaucoup de temps pour s'occuper de son fils, mais elle l'aime profondément. Le jeune René Barjavel se construit donc seul, en particulier en explorant la nature et en lisant énormément.
Cette période d'enfance va lui laisser de nombreux souvenirs, que l'on retrouvera dans La Charrette bleue. En 1922, sa mère décède suite à une maladie du sommeil. Malgré la déstabilisation qu'elle provoque chez l'enfant de 11 ans, René Barjavel dit ne pas avoir gardé de regret ou de sentiment mélancolique de cette période particulière. Il explique cela par sa capacité à garder un goût des choses simples et du bonheur de son enfance. A l'époque, René est un élève moyen et peu motivé, qui se destine à reprendre le commerce de son père.
Toutefois, son professeur de français Abel Boisselier remarque ses dons particuliers en rédaction et le pousse à poursuivre ses études. Le père de Barjavel n'est pas en mesure de lui payer ses études, et Boisselier recueille le jeune homme pour qu'il puisse continuer. Le garçon part avec lui lorsqu'il devient proviseur à Cusset.
En 1927, Barjavel décroche son baccalauréat. Il enchaîne ensuite les emplois, professeur d'anglais, employé de banque, surveillant dans un collège, entre autres activités. A dix-huit ans, il commence à travailler comme journaliste au Progrès de l'Allier. Il rencontre alors Robert Denoël, qui l'embauche dans sa maison d'édition, où il finira directeur littéraire. Cela lui permet de croiser Jean Anouilh.
En 1936, il fondera la Nouvelle saison avec ce dernier. La même année, il se marie et aura deux enfants dans les années qui suivent. Pendant sa vie d'adulte, Barjavel s'attache à cultiver son bien-être et à ne pas perdre l'émerveillement enfantin que perdent les adultes. Ainsi, même en vivant dans un appartement vétuste, l'écrivain profite de la vue du ciel depuis son balcon, ce qui est un exemple frappant de sa philosophie de vie. Voici par exemple ce qu'il dit d'une période de difficultés financières:
: « Mon ami le percepteur me fait parvenir un billet rose. C'est le \"dernier avis avant saisie\". Malgré les quelques acomptes que j'ai versés, il me reste à payer une somme effrayante. Bien entendu, je n'ai pas de quoi le payer. Je vais essayer un nouvel acompte. Il paraît qu'il a le droit de saisir même en l'absence du contribuable. Il ne faudrait pourtant pas que, revenant de vacances, nous trouvions la maison vide !... Oh ! et puis, après tout ! Cela simplifierait notre existence. Nous étions bien plus à l'aise avant d'acheter l'armoire ».
Pendant la guerre, Barjavel devient de plus en plus antimilitariste. Il est engagé dans les zouaves et affecté aux cuisines. Mais René est révolté par ce qu'il constate en temps de guerre. A Paris, il revient chez Denoël et participe à l'hebdomadaire de Brasillach. En 1943 paraît son premier roman, Ravage.
A la Libération il est blanchi des accusations de collaboration. Denoël n'y échappe pas, et Barjavel dirige la maison d'édition jusqu'en décembre 1945.
Ensuite, Barjavel exerce comme journaliste, romancier, scénariste mais aussi critique.
Déçu par ses échecs dans la littérature, il se tourne vers le cinéma, mais la tuberculose et le manque d'argent l'empêchent de réaliser Barabbas. Toutefois, Barjavel reste un bon dialoguiste et adaptateur, qui a laissé son empreinte sur des films comme les Don Camillo, Le Guépard, Le Mouton à cinq pattes...
Après La faim du tigre, c'est Demain le Paradis qui vient parachever l'oeuvre de l'auteur. Dans la préface de ce dernier ouvrage, Barjavel cite notamment le docteur Paul Carton.
En 1968 paraît La Nuit des temps, qui transforme sa carrière puisque Barjavel devient un grand écrivain populaire. Chose curieuse, deux ans plus tôt, c'est ce que lui avait prédit l'astrologue Olenka de Veer.
Barjavel devient chroniqueur au Journal du dimanche. Son œuvre évolue vers toujours plus d'optimisme. René Barjavel est mort le 24 novembre 1985 à Paris, à l'âge de 74 ans.
Il reste une figure majeure du roman d'anticipation, où se mêlent science-fiction et fantastique dans le but d'exprimer le malaise de l'homme moderne face à la technologie.
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