Pierre Gripari, né à Paris le 7 janvier 1925 et mort dans cette même ville le 23 décembre 1990, est un écrivain français.
Né en 1925 d'une mère manucure et médium, normande originaire de Rouen, et d'un père ingénieur d'origine grecque, Pierre Gripari reçut une éducation athée. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ses deux parents meurent. Il doit alors abandonner ses études littéraires pour exercer divers petits métiers : commis agricole, clerc expéditionnaire chez un notaire et même, à l'occasion, pianiste dans des bals de campagne. Il s'engage ensuite, de 1946 à 1949, comme volontaire dans les troupes aéroportées.
De 1950 à 1957, il est employé de la Mobil Oil, et exerce à cette occasion les fonctions de délégué syndical CGT. Il arrête ensuite de travailler pour écrire. Ne parvenant pas à faire publier ses œuvres, il trouve une place de garçon de bibliothèque au CNRS.
Il se fait connaître en 1962 avec une pièce de théâtre Lieutenant Tenant, créée à la Gaîté-Montparnasse, puis avec un récit autobiographique, Pierrot la lune, publié aux éditions de la Table ronde en 1963. Sa carrière d'auteur commence alors vraiment. Ses œuvres littéraires suivantes ne rencontrent cependant pas le succès. Ayant quitté le CNRS pour vivre de sa plume, Gripari connaît la pauvreté. Refusé successivement par dix-sept éditeurs, il retrouve finalement une maison d'édition en 1974 grâce à Vladimir Dimitrijević, le patron des éditions L'Âge d'Homme (« un éditeur qui sait lire », disait-il), qui lui accorde une liberté d'auteur totale en acceptant systématiquement tous ses livres.
Gripari a exploré à peu près tous les genres. Excellent connaisseur des patrimoines littéraires nationaux, il sait aussi mettre à profit les mythes et le folklore populaire, sans dédaigner les récits fantastiques et la science-fiction. Il est ainsi parvenu à créer tout un univers. « Les seules histoires qui m'intéressent, écrit-il dans L'arrière-monde, sont celles dont je suis sûr, dès le début, qu'elles ne sont jamais arrivées, qu'elles n'arriveront jamais, qu'elles ne peuvent arriver ». On lui doit aussi bien des romans que des nouvelles, des poèmes, des récits, des contes, des pièces de théâtre et des critiques littéraires.
Mais Pierre Gripari est surtout connu du grand public comme un écrivain pour enfants. Son œuvre la plus célèbre, les Contes de la rue Broca, paraît en 1967. Elle est composée d'un ensemble d'histoires mettant en scène le merveilleux dans le cadre familier d'un quartier de Paris à l'époque contemporaine ; certains de ses personnages sont des enfants d'immigrés. À la fin des années 1970, les illustrateurs Fernando Puig Rosado et Claude Lapointe contribuent à populariser ces contes. Les premières éditions des Contes de la rue Broca (chez la Table Ronde) passent inaperçues, mais leur réédition par Gallimard apporte succès et célébrité à Gripari. Ce recueil est traduit dans le monde entier, y compris en Allemagne, au Brésil, en Bulgarie, en Grèce, en Hongrie, en Italie, au Japon, en Pologne et en Thaïlande.
Pierre Gripari a également été critique théâtral pour le journal Écrits de Paris.
Il reçut en 1976 le Prix Voltaire pour l'ensemble de son œuvre. On retrouve nombre d'éléments biographiques dans un livre d'entretiens avec Alain Paucard réalisés en 1984, Gripari mode d'emploi. En 1988, il obtient le Prix de l'Académie française pour Contes cuistres.
Décédé le 23 décembre 1990 à l'hôpital Saint-Joseph à Paris des suites d'une intervention chirurgicale, il est incinéré au cimetière du Père-Lachaise le 4 janvier 1991.