Jules Barbey d'Aurevilly est né à Saint-Sauveur-le-Vicomte le 2 novembre 1808, dans une famille nostalgique de l'Ancien Régime. Son éducation est marquée par le jansénisme et l'influence de son oncle, un médecin voltairien, qui lui donne accès à sa bibliothèque.
Barbey d'Aurevilly étudie au collège Stanislas, où il rencontre Maurice de Guérin, puis il part à Caen suivre des cours de droit.
A cette époque, il devient ami avec le libraire Trebutien, et tombe amoureux de la femme d'un cousin, amour qui restera impossible.
Passionné par l'œuvre de Byron, Barbey d'Aurevilly écrit le Cachet d'Onyx en 1831, puis Léa deux ans plus tard, et La Bague d'Annibal en 1834.
Le jeune homme se rebelle contre sa famille et s'installe à Paris. Il y retrouve Guérin. A Paris justement, Jules mène une vie de dandy, et cache sous son apparence nonchalante une grande sensibilité.
Il se fait rapidement la réputation d'un homme élégant, distingué et à la conversation brillante. Cela lui ouvre la porte des salons de Mme du Vallon et de Mme de Maistre. Barbey d'Aurevilly connaît quelques difficultés financières, et participe donc à plusieurs journaux, où il écrit sur la mode, la littérature et la politique.
Dans les années 40, Jules revient à un positionnement catholique et monarchiste, et avec lui à un journalisme engagé.
En 1851, il connaît le succès pour la première fois, avec Une vieille maîtresse et Les prophètes du passé. Puis, sous l'influence de Mme de Bouglon, il revient vers la religion et vers sa famille. L'année suivante, il soutient le Second Empire et commence ses chroniques littéraires au Pays.
En 1862, il prend ses distances avec le régime et le journal, perdant peu à peu ses illusions.
En 1872, il attaque violemment la République dans Le Figaro. Pourtant, huit ans plus tard, Barbey d'Aurevilly rompt avec les légitimistes, qu'il trouve médiocres.
Dès lors, la littérature devient véritablement pour lui un refuge dans l'imaginaire, qui permet de calmer ses déceptions.
En 1874, ses Diaboliques font l'objet de poursuites judiciaires. Les exemplaires sont saisis et l'auteur poursuivi pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, et complicité ».
En 1879, il rencontre Louise Read, sa dernière compagne et amie, qui va se démener pour sa gloire.
Jules collabore un temps au Gil Blas.
Puis il publie coup sur coup Une Histoire sans nom, Une Page d'histoire, 1882 (sous le titre Retour de Valognes. Un poème inédit de Lord Byron), 1886 et Ce qui ne meurt pas, 1883
Surnommé le « Connétable des Lettres » à la fin de sa vie, Barbey d'Aurevilly est entouré d'un groupe de jeunes écrivains.
Touché par une maladie au foie, l'écrivain continue quand même à fréquenter les salons. En 1889 paraît Amaïdée.
Jules Barbey d'Aurevilly décède le 23 avril 1889.
Alors qu'il agonise, Mme de Bouglon et Louise Read se disputent son héritage. Louise est légataire universelle, et c'est elle qui poursuivra la publication des Œuvres et les hommes.
L'écrivain laisse une œuvre importante, caractérisée par plusieurs éléments : la dimension régionaliste normande, l'empreinte du catholicisme, et l'influence d'une tradition à la fois critique et romantique.
Certaines œuvres seront publiées à titre posthume :
Rythmes oubliés, 1897
Dernières Polémiques, 1891
Goethe et Diderot, 1913