François Carcopino-Tusoli, dit Francis Carco, est un écrivain, poète, journaliste et auteur de chansons français d'origine corse, né le 3 juillet 1886 à Nouméa, décédé le 26 mai 1958 à Paris.


Francis Carco passe ses dix premières années en Nouvelle-Calédonie, où son père travaille comme gardien au bagne. Celui-ci étant nommé à Paris, Francis réside alors avec sa famille à Châtillon-sur-Seine. Confronté à l'autoritarisme et à la violence paternelle, il se réfugie dans la poésie, où s'exprime sa révolte intérieure.

En 1902, sa famille s’installe à Villefranche de Rouergue. Il fait de fréquents séjours chez sa grand-mère au 4 rue du Lycée à Nice. Là, il fait la connaissance d'Henri Matisse, puis de Colette. Il réside ensuite à Rodez, Lyon et Grenoble, des villes dont il parcourt et observe les bas-fonds.

Francis Carco monte à Paris à 24 ans. En 1911, il est l'un des fondateurs de "L'école fantaisiste" avec Paul-Jean Toulet, Tristan Derème et Jean Pellerin. Il publie son premier recueil, "La Bohême et mon cœur", en 1912. En 1913, Francis Carco rencontre Katherine Mansfield, « rebelle et pure jeune fille » originaire de Nouvelle-Zélande, qui a fui le domicile conjugal. Il entame avec elle une relation troublante, inaboutie, un « amour voué au désastre », comme il le disait lui-même, qui le marquera jusqu’à la fin de ses jours. Il s’installe brièvement avec elle dans son appartement du 13 Quai des Fleurs, à Paris.

Carco commence à fréquenter Montmartre, notamment le «Lapin Agile», où il croise notamment Pierre Mac Orlan et Roland Dorgelès. Il est aussi l'ami d'Apollinaire, Max Jacob, Maurice Utrillo, Modigliani, Pascin, Pablo Picasso. Il assure également la critique artistique dans les revues "L'Homme libre" et de "Gil Blas".

En 1914, il publie au Mercure de France "Jésus la Caille", histoire d’un proxénète homosexuel. Ce premier roman est applaudi par Paul Bourget. Mobilisé en août 1914, il rejoint son corps d’aviation à Besançon. D'autres livres suivront, notamment "L'homme traqué" (1922). Exprimant dans une langue forte et riche des sentiments très violents, "L'homme traqué" est un des romans les plus émouvants de Francis Carco. Viendront ensuite "L’ombre" (1933), "Brumes" (1935), ses œuvres les plus connues. Citons également "l'Equipe", "Rue Pigalle", "les Innocents", "Rien qu'une femme", "Perversité", "Vérotchka l'étrangère", "l'Ombre", "la Lumière noire", "Brumes", "l'Homme de minuit", "Surprenant procès d'un bourreau".

Francis Carco a aussi écrit ses "Souvenirs sur Toulet et Katherine Mansfield", "Maman Petitdoigt", "De Montmartre au Quartier latin", "A voix basse", "Nostalgie de Paris", des reportages sur le Milieu, et des biographies de Villon, Verlaine, Utrillo (1938), et Gérard de Nerval (1955).

En septembre 1939, il emménage à L'Isle-Adam, avant de s'exiler à Nice puis en Suisse. Après la guerre, il s'installe à nouveau à L'Isle-Adam. De 1949 à son décès, des suites de la maladie de Parkinson, Carco habitera 18 quai de Béthune, dans l'île Saint-Louis, à Paris. Il meurt le 28 mai 1958, en écoutant "L'Ajaccienne" jouée par la Garde républicaine qui passait sous ses fenêtres. Il est inhumé au cimetière de Bagneux. Son frère, Jean Marèze qui s’est suicidé en 1942, et sa seconde femme, Eliane, décédée en 1973, reposent à ses côtés.

Francis Carco a été membre de l'Académie Goncourt à partir de 1937. Surnommé "Le romancier des Apaches", il réalisa les plus forts tirages d'édition de l'entre-deux-guerres.



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