Chrétien de Troyes (v. 1135 – v. 1191) est un écrivain du Moyen Âge, considéré comme le premier grand romancier français.
Sa source d’inspiration se trouve dans la tradition celtique et les légendes bretonnes (la matière de Bretagne). Mais il leur confère une dimension chrétienne nouvelle, fortement imprégnée par les Chansons de geste en langue d’oïl de la seconde moitié du XIIe siècle. Le secret de son art réside dans sa capacité à opérer, selon ses propres mots, la bonne conjointure, c'est-à-dire l'alliage savamment dosé entre la matière et le sens. Considéré comme un des premiers auteurs de [roman courtois|romans de chevalerie]
Sa principale oeuvre est celle des romans de la table ronde avec pour représentant le roi Arthur. Ce personnage, à priori principal, n'est pourtant pas au centre des quêtes qu'invente Chrétien de Troyes. A l'inverse, on y trouve des chevaliers inconnus comme Yvain ou Lancelot, dont la ligne de conduite réside dans la courtoisie. La base de ses romans est bien souvent la quête implicite du personnage vers la reconnaissance et la découverte de soi, comme vers la découverte des autres, à l'image d'une intégration à la cour et de l'amour de la reine Guenièvre. A l'inverse de la chanson de geste, dont le thème est patriotique (histoire de Charlemagne par Roland par exemple) et dont la quête est dite \"collective\", le roman du XIIIème siècle propose une quête personelle du chevallier, quasi-intime.
La cour du roi Arthur est un lieu fixe dans tous les romans de Chrétien de Troyes. Cette dernière est bien sûr imaginée par l'auteur, qui se base sur des croyances populaires Celtes et Anglo-Normandes. La cour est un point de repère idéal pour les romans de la table ronde, elle est le lieu de la plénitude où reignent la grande vie et les bien en abondance. Les aventures de la table ronde trouvent leur source d'existence dans la femme, dans l'être aimé. On peut penser que ces oeuvres ont ouvert à la littérature le monde de l'Amour avec un grand A. Chrétien de Troyes oppose déja cet Amour à la Raison, et c'est ce symbole (plutôt que signe) qui marquera durablement la littérature Française. Si le thème de la courtoisie disparaitra peu à peu de l'histoire littéraire, au fil de l'avancement des moeurs populaires; le thème de l'amour, lui, s'y ancrera très profondément.
Ouvrages
- Tristan et Iseult (perdu) ;
- Érec et Énide, vers 1170 ;
- Cligès, vers 1176 ;
- Lancelot ou le Chevalier de la charrette, roman de Lancelot, vers 1175-1181 (inachevé) ;
- Yvain ou le Chevalier au lion, roman d'Yvain, vers 1175-1181 ;
- Perceval ou le Roman du Graal ou roman de Perceval, vers 1182-1190 (inachevé).