Alfred Jarry est né à Laval le 8 septembre 1873. Il est le fils d'un représentant en commerce.

En 1878, Jarry est scolarisé au lycée de Laval, dans la section des minimes.

En 1879, sa mère déménage à Saint-Brieuc, où il poursuit ses études jusqu'en 1888.

A partir de 1885, Alfred Jarry écrit beaucoup. Il imagine des comédies en vers et en prose : les Brigands de la Calabre (1885), le Parapluie-Seringue du Docteur Thanaton, le Procès, les Antliaclastes...

En 1888, la famille déménage à Rennes. Alfred Jarry fréquente alors le lycée de la ville dès le mois d'octobre. Il y étudie la rhétorique.

A cette époque, il est frappé par l'un de ses professeurs, M.Hébert, qui selon lui incarne « tout le grotesque qui est au monde ». Le professeur de physique devient alors une grande source d'inspiration pour le jeune homme, qui utilise son profil pour en faire une forme de personnage comique. Les textes de cette époque constituent une version précoce d'Ubu Roi.

Pendant l'année scolaire 1891-1892, Jarry a pour professeur Henri Bergson, alors qu'il étudie au lycée Henri IV. Parmi ses camarades, on retrouve Léon-Paul Fargue notamment.

Jarry échoue trois fois au concours d'entrée à l'Ecole Normale Supérieure.

Cependant, ses publications du moment lui permettent de rencontrer des personnalités influentes du monde littéraire : Marcel Schwob, mais aussi le directeur du Mercure de France, Alfred Vallette.

C'est chez ce dernier qu'il présente Ubu Roi en 1894.

En 1896, Jarry se voit confier le programme d'une saison entière du Théâtre de l'œuvre.

Ubu Roi y est joué pour la première fois le 10 décembre 1896. La polémique est très importante.

De 1894 à 1895, Alfred dirige l'Ymagier avec Rémy de Gourmont. Deux ans plus tard, son héritage est épuisé. Le Douanier Rousseau l'héberge un temps pour l'aider.

En janvier 1898, Pierre Bonnard permet la représentation d'Ubu Roi par l'intermédiaire de marionnettes.

En 1901, Jarry écrit une réduction de sa pièce en deux actes. L'année suivante paraît le Surmâle. Jarry participe alors à la revue La Renaissance Latine, puis au Canard sauvage en 1903.

A cette époque, l'écrivain s'attelle à l'écriture de Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien. L'ouvrage paraîtra à titre posthume, et permet de nous éclairer sur la pataphysique vue par Alfred Jarry. Il s'agit selon lui de « la science des solutions imaginaires, qui accorde symboliquement aux linéaments les propriétés des objets décrits par leur virtualité ».

Alfred Jarry est l'inventeur du terme « pataphysique », dont le Collège est resté célèbre.

Alfred Jarry a longtemps privilégié une vie de plaisir à une vie normalisée et ancrée dans le réel. Comme ses personnages, le dramaturge a chéri la « bicyclette, le revolver et l'absinthe ». « Merdre aux assis » est souvent l'expression qui le caractérise.

Dès 1906, Alfred Jarry est malade, à bout de forces, et poursuivi par ses créanciers.

Octave Mirbeau et Thadée Natanson interviennent pour l'aider financièrement, mais cela ne suffit pas.

Après plusieurs allers-retours entre Paris et Laval, sa tuberculose évolue en méningite.

Alfred Jarry décède à Paris le 1er novembre 1907. Aujourd'hui encore, on le considère comme l'un des dramaturges à la source de l'inspiration surréaliste.

Voici quelques déclinaisons d'Ubu par son propre auteur :
Paralipomènes d'Ubu (1896), Ubu cocu ou l'Archéoptéryx (1897), Ubu enchaîné (1899 et publié en 1900), Almanach illustré du Père Ubu (1901)

L'écrivain a aussi écrit de nombreux opéras-bouffe et opérettes, souvent publiés à titre posthume : Pieter de Delft (1974), Le Manoir enchanté (1974), Le Bon Roi Dagobert (1974)...

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