William Falkner (et non Faulkner) est né le 25 septembre 1897 à New Albany, dans le comté de l'Union (Mississippi, Etats-Unis). Il appartient à une famille aristocratique, sudiste et très nationaliste.
Ses années passées dans un Etat du Sud ont marqué sa pensée et son écriture. Faulkner a développé un sens de l'humour et du tragique tout à fait particulier, influencé par la ségrégation raciale en vigueur au Mississippi. Son œuvre regorge donc de personnages « types » du Sud. William change son nom en « Faulkner » pour « se singulariser », en particulier contre ce père qu'il n'apprécie pas.
Pendant la Première Guerre mondiale, il s'engage dans l'aviation canadienne, mais l'armistice survient avant même qu'il ait pu effectuer son premier vol. A son retour, il mentira pendant des années à ses proches, prétendant avoir accompli des exploits et avoir été blessé.
Faulkner enchaîne les emplois, vendeur, postier...mais le plus clair de son temps est consacré à boire de l'alcool, lire et écrire. Il apprécie beaucoup Balzac et sa Comédie humaine. William Faulkner épouse Estelle Oldham, un amour d'enfance, avec qui il a une fille, Jill. Mais tous deux sont alcooliques et, une fois installés à Oxford, sabotent leur union. Dans les années 1940 et 50, l'écrivain multiplie les infidélités.
En 1925 paraît son premier roman (il écrivait d'autres œuvres jusque là), Monnaie de singe. Puis il voyage en Europe. A son retour, il rédige Etendards dans la poussière en 1927. Dans ce dernier livre, les personnages évoluent dans le comté de Yoknapatawpha, qui sera un cadre récurrent dans nombre de ses romans. Mais Faulkner doit continuer à travailler, ne pouvant vivre de ses écrits.
Il publie plusieurs romans importants de 1929 à 1932 : le Bruit et la fureur, Tandis que j'agonise, Sanctuaire, Lumière d'août. Quant à Sanctuaire, il permet à Faulkner de devenir célèbre et riche. En 1931 paraît le recueil Treize Histoires, qui réunit ses nouvelles les plus connues.
A la même époque, Faulkner rencontre Dashiell Hamett, écrivain et buveur, qui devient son ami.
De 1932 à 1937, Faulkner est scénariste pour Hollywood, plus pour l'argent que pour le cinéma. Il est très ami avec Hawks, et entretient une liaison avec la secrétaire de ce dernier, Meta Carpenter. Parallèlement, il écrit des romans et des nouvelles.
En 1936 paraît Absalon, Absalon ! et de 1940 à 1959, les trois volets de la Trilogie des Snopes.
William Faulkner s'engage dans la défense passive lors de la seconde guerre mondiale. Puis il retourne à Hollywood et travaille sur plusieurs scénarios, avec Francis Scott Fitzgerald notamment, ou encore avec Renoir.
Il revient à Oxford en 1946, et devient le protecteur de Joan Williams, une admiratrice.
En 1949, il reçoit le prix Nobel de littérature. Son discours est particulièrement décalé, et il donne la somme gagnée à un « fonds de soutien aux nouveaux romanciers », le PEN/Faulkner Award For Fiction.
Après quelques voyages et une nouvelle collaboration avec Hawks, William Faulkner devient « écrivain-résident » à l'Université de Virginie, en 1957 et 1958. Il y passe beaucoup de temps, monte à cheval, écrit, et mène finalement une vie assez recluse de la société. Il va même jusqu'à refuser une invitation à la Maison Blanche.
Toujours alcoolique, il doit être hospitalisé à plusieurs reprises. William Faulkner meurt le 6 juillet 1962, suite à une chute de cheval. Les prix Pulitzer et National Book Award lui seront attribués pour son œuvre à titre posthume.
Apport littéraire
Faulkner a apporté beaucoup de choses à la littérature : il attache, dans ses romans de nature dramatique et psychologique, une importance toute particulière aux mots, aux émotions, à l'expression tortueuse et torturée du ressenti des personnages.
William Faulkner a aussi élaboré ce que l'on appelle « le courant de conscience » (stream of consciousness), ce qui l'inscrit dans le modernisme littéraire américain des années 30, aux côtés d'auteurs comme Virginia Woolf ou James Joyce. Tous ont utilisé des procédés comme la focalisation interne, la multiplicité des points de vue et la narration multiple.
Mais un thème qui lui est spécifique est celui de l'identité et de l'avenir des Etats du Sud, de cet esprit particulier qui ne pouvait conduire qu'au naufrage sudiste. Son amour du Sud est souvent indissociable, dans son œuvre, de sa propre haine envers lui-même.
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