Lucrèce (en latin Titus Lucretius Carus) est un philosophe-poète latin du Ier siècle av. J.-C., (peut-être 98-54). On sait très peu de choses sur sa vie. Il est l'auteur de De rerum natura[1], un long poème passionné qui décrit le monde selon les principes d'Épicure.
Seuls deux textes antiques donnent des indications succintes sur la vie de Lucrèce. Ils datent du IVe siècle et sont donc très postérieurs à l'époque de Lucrèce. Donat écrit dans sa Vie de Virgile que Lucrèce est mort l'année où Crassus et Pompée furent consul et où Virgile prit, à 17 ans la toge virile.[2] Mais cette affirmation est contradictoire : Virgile a eu 17 ans en 53 et le deuxième consulat commun de Pompée et Crassus date de 55.
Dans sa Chronique, Saint Jérôme, élève de Donat semble à peu près s'accorder avec son maître sur les dates. Il ajoute des informations que beaucoup jugent assez incertaines, en raison notamment de l'hostilité des chrétiens à l'égard de l'épicurisme. À l'année 96, 94 ou 93 suivant les manuscrits, il est écrit:
« Le poète Titus Lucretius nait. Rendu fou par un philtre d'amour, il rédigea dans ses moments de lucidité quelques livres que Cicéron corrigea par le suite. Il se donna la mort dans sa quarante-quatrième année.[3] »
On a dit Lucrèce originaire de Campanie, car c'est principalement dans cette région d'Italie que s'est implanté l'épicurisme auquel l'auteur fut très attaché. Mais ce n'est là qu'une hypothèse parmi d'autres.
On a pu penser enfin que Lucrèce était d'origine aristocratique, car il dédie son ouvrage à Memmius, gouverneur de Bithynie. Mais le choix de ce dédicataire demeure malgré tout étrange :
* Memmius a longtemps hésité durant la guerre civile qui opposa César à Pompée, passant sans cesse de l'un à l'autre, alors que Lucrèce était un pompéien convaincu.
* Memmius fut exilé en -49 pour corruption électorale.
* Memmius partit pour la Grèce vers la fin de sa vie, y acheta la maison d'Epicure, le "Jardin", et y fit fructifier une importante entreprise immobilière.
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