Nathalie Sarraute, née sous le nom de Natalyia Tcherniak, voit le jour le 18 juillet 1900[1] à Ivanovo, près de Moscou, dans une famille de la bourgeoisie juive, aisée et cultivée. Après le divorce de ses parents, la jeune Nathalie quitte la Russie pour un temps et vient à Paris avec sa mère. Elles habitent dans le cinquième arrondissement. Elle va à l'école maternelle de la rue des Feuillantines. Chaque année, elle passe un mois avec son père, soit en Russie, soit en Suisse. Nathalie Tcherniak retourne en Russie, à Saint-Pétersbourg, avec sa mère et le nouveau mari de celle-ci, Nicolas Boretzki. Ilyanova Tcherniak, le père de Nathalie, qui connaît des difficultés en Russie du fait de ses opinions politiques, est contraint d'émigrer à Paris. Il va créer une usine de matières colorantes à Vanves.
La jeune Nathalie grandit avec Véra, la seconde femme de son père, et a une éducation cosmopolite. Elle poursuit en effet des études d'anglais et d'histoire à Oxford, de sociologie à Berlin, et de droit à Paris. Elle devient ensuite avocate, inscrite au barreau de Paris. Elle entame également une carrière de juriste internationale. En 1925, elle épouse Raymond Sarraute, avocat comme elle, et de cette union naissent trois enfants : Claude, née en 1927, Anne et Dominique.
Parallèlement, Nathalie Sarraute découvre la littérature du XXe siècle, spécialement Marcel Proust, James Joyce et Virginia Woolf, qui bouleversent sa conception du roman. En 1932, elle écrit les premiers textes de ce qui deviendra Tropismes où elle analyse les réactions physiques spontanées imperceptibles, très ténues à une stimulation : « mouvements indéfinissables qui glissent très rapidement aux limites de la conscience ; ils sont à l'origine de nos gestes, de nos paroles, des sentiments que nous manifestons, que nous croyons éprouver et qu'il est possible de définir ». Tropismes sera publié en 1939 et salué par Jean-Paul Sartre et Max Jacob.
En 1941, Sarraute est radiée par deux fois du barreau, à la suite des lois anti-juives, et se consacre alors à la littérature. En 1947, Sarraute écrit la préface de Portrait d'un inconnu, qui sera publié par Robert Marin. Ce n'est qu'avec Martereau (1953) qu'elle commence à connaître le succès. Le livre paraît chez Gallimard, et elle restera désormais fidèle à cette maison d'édition.
En 1964, elle reçoit le Prix International de Littérature pour son roman Les Fruits d'Or.
Parallèlement à son oeuvre romanesque, elle commence à écrire pour le théâtre, à l'invitation d'une radio allemande. Le Silence paraîtra en 1964, Le Mensonge deux ans plus tard. Suivront Isma, C'est beau, Elle est là et Pour un oui ou pour un non. Ces pièces suscitent rapidement l'intérêt des metteurs en scène. Ainsi, Claude Régy crée Isma en 1970, puis C'est beau en 1975 et Elle est là en 1980 ; Jean-Louis Barrault crée en 1967 Le Silence et Le Mensonge à l'Odéon, pièces que montera plus tard Jacques Lassalle (1993) pour l'inauguration du Vieux Colombier en tant que deuxième salle de la Comédie Française.
Elle décède à Paris le 19 octobre 1999, alors qu'elle travaille à une septième pièce, et est inhumée à Chérence, dans le Val-d'Oise.
Source : Wikipedia