Michel Eyquem, seigneur de Montaigne, naît le 28 février 1533 au château familial de Saint-Michel-de-Montaigne, en Dordogne.
Il appartient à une famille de négociants bordelais nouvellement anoblis. Michel est le premier enfant à survivre, et il sera suivi de sept frères et sœurs.
L'éducation du jeune Montaigne est conforme aux principes humanistes, tels que le souhaite son père, Pierre Eyquem, maire de Bordeaux. Le jeune garçon est confié à la garde d'une nourrice « à un pauvre village des siens », dans l'idée de s'habituer « à la plus basse et commune façon de vivre » (Essais). Ce n'est qu'à trois ans qu'il revient au château.
Ensuite, Montaigne étudie avec un précepteur allemand, le médecin Hortanus. Celui-ci ne s'adresse à lui qu'en latin. A sept ans, Michel est scolarisé à Bordeaux, au collège de Guyenne. Là, il découvre le grec, le français, la rhétorique et le théâtre. C'est un excellent élève, éloquent et doué pour la parole comme pour le théâtre.
De 1546 à 1554, Montaigne étudie le droit à Toulouse ou à Paris.
En 1557, il est conseiller à la Cour des Aides de Périgueux. Pendant treize ans, il va être amené à réaliser plusieurs missions à la cour de France.
En septembre 1565, Montaigne se marie avec Françoise de la Chassaigne, la fille d'un de ses collègues au parlement de Bordeaux. Ils auront six filles ensemble, mais une seule survit. En réalité, Montaigne s'intéresse peu au mariage ; d'ailleurs les époux font chambre à part.
Montaigne est à cette époque très ami avec Etienne de la Boétie.
De même, le philosophe se passionne pour les auteurs antiques comme Cicéron ou encore Virgile. Son éducation et son goût pour l'humanisme le pousse à explorer, avec ses travaux d'écriture et en particulier les Essais dès 1571, l'être humain comme objet d'étude. Il se place d'ailleurs en première ligne de cette étude (« car c'est moi que je peins »).
Les Essais sont une œuvre majeure, qui vise à développer un regard sincère sur l'être humain, au-delà des doctrines habituelles.
Durant la période des guerres de religion, Montaigne, qui est catholique, joue le rôle d'un modérateur. D'ailleurs il est proche d'Henri III (catholique) comme d'Henri de Navarre (protestant). Ce dernier le fait d'ailleurs « gentilhomme de sa Chambre » en 1577.
En 1578, Montaigne commence à souffrir de calculs rénaux.
De 1580 à 1581, le philosophe voyage énormément à travers l'Europe, et prend des notes qui seront publiées en 1774 : Journal de voyage.
En 1581, il est élu maire par les jurats de Bordeaux. Il essaiera par la suite d'apaiser les relations entre catholiques et protestants.
Henri IV parvient au pouvoir. Les deux hommes ont toujours été amis, et le nouveau souverain l'invite à la cour comme conseiller. Cependant, Montaigne refuse : « Je n'ai jamais reçu bien quelconque de la libéralité des rois, non plus que demandé ni mérité, et n'ai reçu nul paiement des pas que j'ai employé à leur service »
Montaigne poursuit son travail sur les Essais jusqu'à la fin de sa vie.
Il meurt le 13 septembre 1592 au château de Montaigne, d'un ulcère à la gorge.
Quelques œuvres de Montaigne
Malgré d'autres travaux, l'œuvre majeure de Montaigne est celle des Essais. Profondément humaniste, Montaigne s'est attaché à dépouiller l'étude de l'homme des dimensions doctrinales et religieuses. Son écriture est toutefois assez sombre et sceptique. Il est l'un des premiers, de plus, à avoir étudié de prêt la notion de relativisme culturel.
1569 Publication de sa traduction française de la Théologie naturelle du philosophe et théologien espagnol Raymond Sebon
1580 Première édition des Essais
1588 Deuxième édition des Essais
1595 Réédition posthume des Essais
1774 Publication posthume de Journal de voyage (1580-1581)
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