Marcel Aymé est né le 29 mars 1902 à Joigny.
Son père est maréchal-ferrant, et il est élevé par ses grands-parents dans le Jura. Il s'inspire d'ailleurs de cette région et du mode de vie rural dans nombre de ses romans, de la Jument verte à La table aux crevés. Cet environnement est particulièrement propice à de nombreuses querelles politiques, anticléricales, dont il va reprendre les thématiques dans son œuvre.
En 1910, ses grands-parents étant décédés, Aymé est confié à une tante qui le place au collège de Dole. Elève très moyen, il prépare quand même Polytechnique. Mais la grippe espagnole de 1919 met fin à ses études et l'affaiblit durablement.
De 1919 à 1923, Aymé fait son service militaire. Puis il se rend à Paris où il exerce divers métiers, sans trouver de vocation particulière. Mais il publie un roman remarqué en 1926 : Brûlebois, suivi d'autres ouvrages en 1927, 1929 et 1930. Ainsi, La Table aux crevés lui vaut le prix Renaudot en 1929.
En 1933, Marcel Aymé connaît la consécration avec la Jument verte. Dès lors, la littérature devient son métier, et il s'intéresse aussi au cinéma et au théâtre.
En 1943 paraît Le Passe-muraille.
Son parcours est atypique et en déconcerte plus d'un. Pendant l'Occupation notamment, il se joint à un réalisateur marxiste, tout en écrivant des textes pour les journaux collaborationnistes (sans aucun engagement politique cependant, ce qui explique qu'il ne sera pas mis sur la liste noire des écrivains après la guerre). Il critique violemment et avec dérision le régime nazi dans Le Passe Muraille et Travelinque. Mais suite à une polémique liée à ses fréquentations (Céline, Brasillach), il refuse la Légion d'honneur en 1949.
Blessé par les attaques qui le visent, Marcel Aymé continue quand même à beaucoup écrire et publier : des contes, des romans, mais aussi des nouvelles et des pièces de théâtre.
Or le public le soutient, et il obtient un grand succès populaire malgré les critiques acerbes. Cette situation perdurera jusqu'à sa mort.
Plusieurs reproches lui sont faits : l'anti-américanisme de certaines de ses œuvres, et sa position d'auteur à contre-courant.
La Tête des autres (1952) est un plaidoyer contre la peine de mort, au cours duquel Marcel Aymé ridiculise les procureurs de la République. L'œuvre fait scandale.
En 1950, Aymé refuse de rejoindre l'Académie française.
Aymé continuera à beaucoup écrire, qu'il s'agisse de scénarios ou de traductions d'auteurs américains (Williams, Miller...).
Mais surtout, il va cultiver jusqu'à la fin de sa vie sa position d'écrivain politiquement incorrect. Son refus de rentrer dans les milieux intellectuels va entretenir la difficulté à le classer. Certains le verront homme de gauche, d'autres de droite, ou encore anarchiste de droite...
Marcel Aymé meurt à Paris le 14 octobre 1967.
Œuvre de Marcel Aymé
Aymé laisse une œuvre immense, composée de romans, d'articles, de nouvelles, de contes, de scénarios et de pièces de théâtre, parmi lesquels :
La Table aux crevés (1929)
Brûlebois (1930)
La Jument verte (1933)
Travelingue (1941)
Le Passe-muraille (1943)
Les Contes du chat perché
Silhouette du Scandale, essai de 1938
Le Confort intellectuel, essai de 1949
Vogue la galère, 1951
La Mouche bleue, 1957
Les dialogues du film Crime et Châtiment de Pierre Chenal, 1935
Les dialogues du film \" La Bourse et la Vie \" de Jean-Pierre Mocky, 1965
Son langage est tout à fait particulier, car il privilégie les différents registres de paroles : argot ou langage des beaux quartiers ; ainsi que divers milieux : les ouvriers, les militants politiques...
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