Julien Gracq est né Louis Poirier, le 27 juillet 1910 à Saint-Florent-le-Vieil. Il appartient à une famille de commerçants aisés.
Son enfance est particulièrement heureuse, et il est élevé entre vie campagnarde et longues heures de lecture (en particulier Jules Verne). La 1ère guerre mondiale constitue l'arrière-plan de ses jeunes années, mais il n'est pas touché directement.
En 1921, il devient interne au lycée de Nantes. La vie à l'internat lui est particulièrement pénible.
Elève brillant malgré tout, Gracq est admis en classe préparatoire en 1928, au lycée parisien Henri IV. Il suit les cours de philosophie d'Alain et découvre de nombreux arts, cinéma, littérature contemporaine, et surtout l'opéra wagnérien, une révélation en 1929. L'année suivante, il intègre l'ENS et découvre le surréalisme. Parallèlement, il se rend à l'Ecole libre des sciences politiques d'où il sort diplômé en 1933. Son agrégation d'histoire et de géographie est obtenue en 1934.
Affecté à Quimper, le jeune professeur s'occupe du cercle d'échecs et d'une section de la CGT. Dès 1936, il adhère au Parti Communiste français. Mais la politique s'allie mal avec son esthétique d'écriture.
En 1937, Gracq, « écrivain tardif » commence à écrire un roman, Au Château d'Argol. C'est à cette époque que Louis Poirier prend son pseudonyme littéraire. Julien pour Sorel, et Gracq peut-être en référence aux Gracques de l'histoire romaine. Malgré l'échec du roman, Breton le contacte et ils se rencontrent en 1939. Toutefois, Gracq ne veut pas rejoindre les surréalistes. Il rompt avec le PC.
La période de la Seconde Guerre mondiale et de ses débuts notamment lui inspire Rivage des Syrtes (1951) et Balcon en forêt (1958). Il est mobilisé en août 1939. Gracq combat donc l'armée allemande, est fait prisonnier et envoyé en Silésie. Libéré en février 1941, il revient chez lui et son père décède peu après. Gracq reprend donc l'enseignement à Caen en 1942.
En 1945 paraît Un beau ténébreux, puis Liberté grande en 1946.
De 1947 à 1970, Julien Gracq enseigne l'histoire-géographie au lycée Claude-Bernard de Paris.
En 1948 paraît le premier grand ouvrage critique de l'auteur, sur André Breton, ainsi que le Roi pêcheur en 1949. Le thème surréaliste provoque toutefois quelques polémiques... quant à la pièce, elle provoque des critiques. Gracq se révoltera ensuite contre la critique contemporaine.
Malgré l'annonce de sa « non-candidature », Gracq obtient le Prix Goncourt pour le Rivage des Syrtes en 1951. Il refuse donc le prix, ce qui suscite une vive polémique.
Julien Gracq partage son temps entre l'enseignement, Saint-Florent-le-Vieil et Paris, l'écriture et les voyages.
En 1953, il commence une liaison avec Nora Mitrani, et restera discret sur ce sujet.
En 1952, il publie Prose pour l'étrangère.
De 1953 à 1956, il commence à travailler sur un long roman a-temporel lui aussi. Mais il est bloqué après trois ans de travail et interrompt l'écriture, d'abord provisoirement, puis complètement.
En 1967 paraît Lettrines, et En lisant en écrivant en 1980, parmi de nombreuses œuvres...
En 1970, Gracq donne des cours à l'Université du Wisconsin.
Dans les années 80, Julien Gracq commence à être reconnu officiellement par l'institution universitaire. D'ailleurs, un colloque est organisé sur son œuvre à Angers, puis son œuvre entre au programme de l'agrégation de lettres modernes.
Puis, honneur rare, les éditions Gallimard publient de son vivant ses œuvres dans la Pléiade.
Pendant ce temps, Julien Gracq publie ses trois dernières œuvres (à l'exception d'entretiens un peu plus tard) : La Forme d'une ville, Autour des sept collines et Carnets du grand chemin (1992).
Finalement, Julien Gracq décide de se retirer à Saint-Florent-le-Vieil, où il vit avec sa sœur jusqu'à la mort de cette dernière en 1997.
L'écrivain correspond et reçoit encore quelques auteurs et chercheurs dans son domicile familial.
Quelques mois avant sa mort, interviewé par le Magazine littéraire, Julien Gracq annonce son décès prochain, mais explique aussi que cela ne le « scandalise pas ».
Julien Gracq décède le 22 décembre 2007. Sa mort déclenche une série d'hommages unanimes dans la presse. Tous ses manuscrits sont légués à la Bibliothèque nationale.
Quelques œuvres de Julien Gracq:
Au château d'Argol, (1939)
André Breton, quelques aspects de l'écrivain, (1948)
La Littérature à l'estomac, (1950)
Le Rivage des Syrtes, (1951)
Un balcon en forêt, (1958)
Lettrines I, (1967)
La Presqu'île, (1970)
En lisant en écrivant, (1980)
La Forme d'une ville, (1985)
Autour des sept collines, (1988)
Carnets du grand chemin, (1992)
Entretiens, (2002)
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