Jonathan Swift est orphelin de père et sera élevé par ses oncles issus de la grande bourgeoisie anglicane. De 1681 à 1688, il effectue ses études à l'excellent Trinity College de Dublin.
En 1689, il quitte Dublin et ses tensions entre protestants et catholiques pour se rendre en Angleterre où il rejoint sa mère établie dans le comté de Leicester. Il sert alors de secrétaire au diplomate Sir William Temple, un homme d'État en vue, parent très éloigné de sa mère.
Il devient également précepteur d'Esther Johnson, probablement la fille illégitime de Temple, qu'il surnomme Stella et qui lui inspirera une longue passion. Il peut alors poursuivre ses études de théologie qui s'achèveront en 1692 par un doctorat. En 1694, il est nommé pasteur à Kilroot, près de Belfast, mais ne restera que quelques mois sur place. Sa qualité de membre de l'Ordre maçonnique [1] reste douteuse[2]
Il revient à Moor Park, là où habite Temple. Il écrit alors la Bataille des livres pour défendre Temple dans la querelle des Anciens et des Modernes et Le Conte du tonneau, texte impitoyable à l'égard de la stupidité de ses contemporains et qui déplaira à la reine Anne. En 1701, il publie anonymement son premier pamphlet politique, A Discourse on the Contests and Dissentions in Athens and Rome, où il prend parti pour les Whigs.
En 1702, trois ans après la mort de Temple, il rentre en Irlande avec Esther Johnson (désormais âgée de 20 ans). Il obtiendra rapidement le bénéfice de Laracor dans le Comté de Mealth et une prébende à la cathédrale Saint-Patrick de Dublin.
Lors de l'arrivée au pouvoir des tories en 1710, Swift les soutient au travers des articles qu'il écrit pour l'Examiner de 1711 à 1714. En 1711, Swift publie le pamphlet politique \"The Conduct of the Allies\" attaquant le gouvernement whig pour son incapacité à mettre fin à la guerre avec la France. Il se charge ainsi de préparer l'opinion publique à la paix. C'est à cette époque que le gouvernement tory mène des négociations secrètes avec la France qui aboutiront aux Traités d'Utrecht en 1713, ce qui contribuera à mettre fin à la guerre de Succession d'Espagne.
Parvenu à l'état de doyen de sa cathédrale, Swift n'accèdera pas à l'évêché, la reine Anne lui tenant toujours rigueur de son virulent Conte du tonneau.
Jonathan Swift s'engagea dans quelques batailles littéraires de son époque, notamment la Querelle des Anciens et des Modernes, lui était du côté des Anciens.
En 1714, la chute des Tories rend définitif son exil en Irlande. Il défendra dès lors son pays et publiera un nombre important d'ouvrages politiques.
De plus en plus seul après la mort de Stella en 1728 (qu'il avait peut-être épousée en secret en 1716) qui suivait celle de Vanessa (Hester Vanhomrigh, une femme qui aimait Swift, et dont la réciprocité des sentiments est possible) survenue en 1723
Swift souffrira toute sa vie d'une maladie associant vertiges, acouphène et nausées, maintenant connus sous le nom de maladie de Menière, troubles qui ne prendront fin qu'à sa mort, le 19 octobre 1745. L'argent qu'il laissa fut employé à la fondation d'un hôpital soignant les maladies mentales, le St. Patrick's Hospital for Imbeciles, crée en 1757.
Jonathan Swift est enterré dans l'enceinte de sa propre cathédrale, près du cercueil de sa femme Stella. Sur la pierre tombale, on peut toujours lire l'épitaphe qu'il avait lui-même écrite en latin :
« Ici repose la dépouille de Jonathan Swift, D.D., doyen de cette cathédrale, qui désormais n'aura plus le cœur déchiré par l'indignation farouche. Va ton chemin, voyageur, et imite si tu le peux l'homme qui défendit la liberté envers et contre tout. »