Pierre Ambroise Choderlos de Laclos est né le 18 octobre 1741 à Amiens. Il est le fils d'un secrétaire à l'intendance et appartient à une famille de robe.
Son père le pousse à s'engager dans l'armée, où il choisit l'artillerie. Il faut dire qu'il est effrayé par la guerre et est bon en mathématique.
En 1760, Laclos rejoint l'Ecole royale d'artillerie de la Fère (ancêtre de l'Ecole polytechnique). L'année suivante, il est sous-lieutenant, puis lieutenant en second dès 1762. Le traité de Paris, en 1763, clôt la guerre de Sept ans et met fin à ses rêves de gloire, l'enfermant dans l'ennui de la vie de garnison jusqu'en 1776.
Laclos sera capitaine jusqu'à la veille de la Révolution. Il s'ennuie profondément, d'autant que les autres soldats n'ont pas sa finesse d'esprit. Pendant son temps libre, Choderlos de Laclos lit, écrit, notamment des premières pièces assez légères, publiées dans L'Almanach des Muses. Il écrit aussi un médiocre opéra-comique intitulé Ernestine.
En 1777, il est chargé d'installer une nouvelle école d'artillerie à Valence. Puis il revient à Besançon. A cette époque, il écrit plusieurs œuvres qui montrent sa profonde admiration pour Rousseau et la Nouvelle Héloïse. Dès 1778, Laclos entame l'écriture des Liaisons dangereuses.
En 1779, il est en mission à l'île d'Aix pour contrer les Britanniques. Mais il consacre la plupart de son temps à l'écriture. Rapidement, il obtient un congé de six mois et part à Paris pour écrire, bien décidé à faire passer ses ambitions littéraires avant sa carrière militaire.
Les liaisons dangereuses sont donc à la fois une thérapie et une revanche, car l'existence de Laclos est marquée par la frustration de ne pas avoir fait la guerre, les humiliations de la part des aristocrates et le détachement des femmes à son égard.
En 1781, il obtient de nouveau une permission qui lui permet d'achever son œuvre. Laclos trouve un éditeur qui met son livre en vente dès mars 1782. Le succès est fulgurant, puisque 2000 exemplaires partent en un mois, et de multiples rééditions se succèdent ensuite.
Mais son commandant juge que la publication d'un tel ouvrage est un scandale et une faute. On lui ordonne de revenir dans sa garnison en Bretagne. Il rencontre alors Marie-Soulange Duperré, avec qui il aura plusieurs enfants. Il l'épouse d'ailleurs en 1786. On voit alors qu'il ne ressemble en rien à Valmont, très attaché qu'il est à la femme de sa vie.
Ensuite, Laclos participe à un concours académique. Le sujet est le suivant : « Quels seraient les meilleurs moyens de perfectionner l'éducation des femmes ? ». Choderlos de Laclos développe un texte assez féministe pour son temps, mais qui restera inachevé. Il dénonce par ailleurs l'éducation des filles, qui ne cherche « qu'à les accoutumer à la servitude, et à les y maintenir ».
En juin 1787, il écrit au Journal de Paris afin de proposer un projet de numérotation des rues.
En 1788, Laclos quitte l'armée et entre au service du duc d'Orléans, dont il partage les convictions.
Lorsque la Révolution éclate, l'écrivain a l'impression qu'il peut enfin saisir sa chance de vivre intensément, ce que l'absence de guerre lui a enlevé. Il rejoint la ligue des aristocrates et mène plusieurs intrigues et complots. En octobre 1789, Laclos prend part aux journées versaillaises et rédige la pétition à l'origine de la fusillade du Champ-de-Mars.
Puis il adopte l'idée républicaine, quitte son Duc et accepte un poste au ministère de la guerre. Il a pour mission d'organiser les troupes de la nouvelle République. Laclos doit organiser, par exemple, le camp de Châlons en 1792, ainsi que la bataille de Valmy.
Trahi par Dumouriez, Choderlos est emprisonné comme orléaniste, et libéré un peu plus tard.
Par la suite, Laclos invente un boulet creux plein de poudre pendant des expériences balistiques...en d'autres termes, il vient d'inventer l'obus.
En 1795, souhaitant réintégrer l'armée, il écrit De la guerre et de la paix, ouvrage destiné au Comité de salut public. En vain ; de même, il échoue à rejoindre la diplomatie ou le monde bancaire.
Choderlos de Laclos rencontre Bonaparte, qui est Premier consul et artilleur, et se rallie à sa vision. En janvier 1800, il devient général de brigade d'artillerie pour l'Armée du Rhin, et peut enfin participer à la bataille, à Biberach.
Il décède de la dysenterie et la malaria à Tarente, le 5 septembre 1803, et est inhumé sur place.
En 1815, sa tombe est violée, puis détruite.
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