Charles Péguy est né à Orléans le 7 janvier 1873, dans une famille modeste. Son père est menuisier et sa mère rempailleuse de chaises.

Après la mort de son père, Charles est élevé par sa mère et sa grand-mère.

En 1885, il obtient une bourse pour étudier au lycée Pothier. C'est un bon élève, mais ses bulletins comportent parfois des remarques sur son comportement : « Toujours très bon écolier, mais j'en reviens à mon conseil du dernier trimestre : gardons-nous du scepticisme et de la fronde et restons simple. J'ajouterai qu'un écolier comme Péguy ne doit jamais s'oublier ni donner l'exemple de l'irrévérence envers ses maîtres »

Il suit aussi des cours de catéchisme avec l'Abbé Cornet, chanoine de la cathédrale d'Orléans.

En 1891, Péguy obtient son baccalauréat. Il se rend alors au lycée Lakanal, à Sceaux, pour préparer l'Ecole Normale Supérieure. A cette période, Péguy devient un « anticlérical convaincu et pratiquant ».

De septembre 1892 à 1893, Charles fait son service militaire.

En 1894, il intègre l'ENS. Il y est élève de Romain Rolland et Bergson, qui ont une grande influence sur lui. Péguy se tourne vers le socialisme, et soutient les dreyfusards.

En février 1897, il écrit son premier article dans Revue socialiste. En juin, il achève sa pièce Jeanne d'Arc.
Le 28 octobre de la même année, Charles Péguy épouse Charlotte-Françoise Baudouin. En 1898, il crée la librairie Bellais, près de la Sorbonne, et rate son agrégation de philosophie.

En 1900, il crée Les Cahiers de la quinzaine. Il s'en occupera jusqu'à son décès.

En 1901 est publié De la raison.

En 1902, une réforme scolaire importante marque son premier engagement virulent sur la scène publique. Il rejette pour la première fois clairement et radicalement son rejet du monde moderne : « Aujourd'hui, dans le désarroi des consciences, nous sommes malheureusement en mesure de dire que le monde moderne s'est trouvé, et qu'il s'est trouvé mauvais. ». Il s'éloigne des socialistes pour rejoindre le camp des nationalistes.

Politiquement, Péguy s'affirme comme un défenseur de Jaurès, avant de changer d'avis de manière assez violente. Il développe aussi une vision particulière de la nation (reprise par De Gaulle), et s'oppose à « l'universalisme facile ».

En 1907, il commence à revenir vers le catholicisme. Cette tendance est confirmée en 1910 avec la parution de Mystère de la charité de Jeanne d'Arc. En plus de ses pèlerinages, Péguy exalte des valeurs humaines à la fois simples et pragmatiques. Il reste de plus profondément révolté par l'antisémitisme.

De plus, Péguy critique la vanité de l'homme moderne qui voudrait remplacer Dieu.

En 1911, il écrit et publie Un nouveau théologien.

En octobre 1913, son fils aîné doit rentrer à Sainte-Barbe (où lui-même est passé). C'est pourquoi Péguy loue une maison à Bourg-la-Reine. Il s'y installe avec sa femme et ses trois enfants, Marcel, Germaine et Pierre.
En 1913 paraissent L'Argent, La Tapisserie de Sainte Geneviève et de Jeanne d'Arc, La Tapisserie de Notre-Dame, Eve.

En 1914, il écrit Note sur Bergson et Philosophie Bergsonienne, ainsi que Note conjointe sur Descartes et la philosophie cartésienne.

A la même époque, toujours à Bourg-la-Reine, Charles Péguy continue à écrire dans les Cahiers de la Quinzaine.

En août 1914, la guerre éclate. Lieutenant de réserve, il est mobilisé dans la 19e compagnie du 276 e régiment d'infanterie.

Charles Péguy meurt d'une balle dans la tête le 5 septembre 1914, alors qu'il combattait juste avant le début de la bataille de la Marne. Il décède à Villeroy, alors qu'il continuait d'exhorter ses camarades soldats à ne rien céder à l'ennemi.

Après son décès, toute la famille Péguy quitte Bourg-la-Reine, et la maison revient au romancier Léon Bloy.

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