François-Anatole France est né à Paris le 16 avril 1844. Il est issu d'une famille modeste de paysans d'Anjou. Son père tient une librairie quai Malaquais, à Paris, spécialisée dans les livres sur la Révolution française. De nombreux écrivains s'y rendent, dont les frères Goncourt.
L'enfance d'Anatole baigne donc dans les livres, et il développe très jeune un goût pour la lecture et l'érudition. En outre, sa connaissance de la révolution française est très pointue.
De 1853 à 1862, Anatole France étudie à Sainte-Marie, puis au collège Stanislas. C'est un élève moyen, qui complexe d'être pauvre au milieu de gens riches. Mais il se distingue par son écriture.
En 1864, il décroche son baccalauréat. Dans les années qui suivent, Anatole France travaille pour plusieurs revues, mais aussi pour des librairies. Cependant, il ne souhaite pas prendre la relève de son père. A cette époque, Anatole écrit de la poésie, en particulier pour Elise Devoyod. Il devient disciple de Leconte de Lisle, avec qui il travaille à la bibliothèque du Sénat.
Dès 1867, il rejoint le groupe du Parnasse.
En 1876 paraissent les Noces corinthiennes.
L'année suivante, France épouse Valérie Guérin de Sauville, avec qui il aura une fille. Mais ses relations avec les femmes resteront toujours difficiles ou à sens unique : on peut citer, parmi ses déboires sentimentaux, Elise Devoyod, mais aussi Elisa Rauline, Madame Arman de Caillavet (qui lui inspirera Thaïs et Le Lys Rouge)...
En juin 1892, suite à une dispute avec sa femme, France quitte le domicile conjugal. Le divorce est prononcé l'année suivante. Il aura ensuite de nombreuses liaisons, dont une avec Mme Gagey, qui se suicide finalement en 1911.
En 1881, Anatole France publie Le Crime de Sylvestre Bonnard, qui est couronné par l'Académie française.
En 1887, il devient critique littéraire pour Temps.
Le 23 janvier 1896, il est élu à l'Académie française.
Dès cette époque, Anatole France est à la fois célèbre et riche. Il en profite pour s'engager dans plusieurs causes qui lui tiennent à cœur. Il dénonce ainsi le génocide arménien, soutient Emile Zola dans l'affaire Dreyfus, rend sa légion d'honneur et refuse de siéger à la Coupole...
De même, il participe à la création de la Ligue des droits de l'homme.
Son Histoire contemporaine (1897-1901) souligne particulièrement ses prises de position. C'est dans les quatre tomes de l'œuvre qu'il crée le terme de « xénophobe ». En 1911, Il publie Les Dieux ont soif, d'abord dans La Revue de Paris, puis en volume en 1912.
Par la suite, Anatole France milite pour les droits syndicaux, ou encore la séparation entre l'Eglise et l'Etat.
Au début de la première guerre mondiale, il écrit des textes guerriers, ce qu'il regrette rapidement. Il milite ensuite pour la paix et l'amitié entre les Français et les Allemands, ce qui lui vaut des menaces de mort. En 1919, il s'insurge contre le Traité de Versailles et ses conditions.
Dès la création de l'Humanité, Anatole France collabore au journal. De plus, il se rapproche de la SFIO. A la même époque, il proteste contre les dérives du communisme, ce qui fait qu'il est exclu dès 1922 des journaux de cette mouvance.
Si France se reconnaît dans les valeurs socialistes, il s'attache à ne pas rejoindre un parti.
Dans son œuvre, on ressent un profond pessimisme sur la nature humaine, ce que l'on voit dans le magistral Les dieux ont soif, en 1912. L'œuvre est mal reçue par la gauche, car elle critique la Terreur entretenue au nom des idéaux révolutionnaires.
En 1920, Anatole se remarie avec Emma Laprévotte.
En 1921, il reçoit le prix Nobel de littérature pour l'ensemble de son œuvre. L'année suivante toutefois, cette même œuvre fait l'objet d'une condamnation papale...
Son 80e anniversaire est célébré le 24 mai 1924 lors d'une manifestation publique au palais du Trocadéro.
Anatole France décède le 12 octobre 1924 à Saint-Cyr-sur-Loire. Lorsque Paul Painlevé, Président de la Chambre des députés, apprend ce décès, il déclare alors que : « Le niveau de l'intelligence humaine a baissé cette nuit-là ».
Des obsèques nationales lui sont rendues en octobre, puis il est enterré à Neuilly-sur-Seine.
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