Louis Jacques Napoléon Bertrand, plus connu sous le nom d'Aloysius Bertrand, est né le 20 avril 1807 à Ceva, dans le Piémont.
Bertrand va passer une partie de sa vie et de ses études dans la ville de Dijon, après que son père y ait été muté. Il étudie au collège royal de 1818 à 1826.
En novembre 1828, Aloysius Bertrand est reçu à la Société d'Etudes de la ville, afin d'y lire plus de cinquante de se poèmes sur deux ans environ (jusqu'en 1828).
Il en devient le rapporteur en décembre 1826, puis le vice-président le 23 mai de l'année suivante.
Son père meurt le 27 février 1828. Heureusement pour Aloysius, sa tante dite « Lolotte » l'a toujours appuyé financièrement pour ses études, et intervient pour aider l'ensemble de la famille, jusqu'en 1833 du moins.
Le 1er mai 1828 paraît pour la première fois un journal littéraire fortement inspiré du Globe. Intitulé Le Provincial, il ne fera pas long feu, mais Bertrand en est responsable jusqu'au... 8 juin.
C'est en tout cas là que sont publiés les premiers vers de Musset et de nombreuses idées esthétiques alors à l'avant-garde du romantisme français.
En 1828 toujours, Aloysius Bertrand tombe amoureux d'une jeune femme dont nous ignorons le nom, mais dont on décèle la trace dans l'œuvre du poète.
Victor Hugo a écrit une lettre élogieuse au journal, pour le remercier d'un poème qui lui a été dédié. Encouragé par cette intervention, Bertrand part pour Paris en novembre. Il rencontre Hugo, Nodier, Sainte-Beuve, et a l'occasion de lire quelques unes de ses proses. Mais il a honte de ses origines, et ne parvient pas à se faire une place chez les romantiques parisiens.
En 1829, il tombe malade, mais trouve aussi un éditeur pour ses poèmes. Ce dernier fait faillite quelques mois après, et ses cahiers sont sous séquestre. Bertrand porte ses manuscrits à Sainte-Beuve. De plus, il travaille sur des pièces de théâtre, mais elles ne fonctionnent pas.
Bertrand revient à Dijon en avril 1830. Il participe au journal Spectateur. L'année suivante, il devient rédacteur en chef du Patriote de la Côte d'Or, sous le nom de Ludovic Bertrand. Cela lui permet d'afficher ses convictions républicaines, parfois avec violence, ce qui lui vaut l'inimitié de quelques notables dijonnais. Il collabore aussi avec d'autres revues parisiennes et dijonnaises, dont le Mercure de France. En 1832, la Société d'Etudes disparaît.
En janvier 1833, Bertrand se réinstalle à Paris. L'éditeur Eugène Renduel accepte de publier Gaspard.
Aloysius obtient une place de secrétaire à la manufacture de Saint-Gobain. La même année, sa mère et sa sœur (la sculptrice Camille Claudel) le rejoignent.
En 1834, il tombe amoureux de Célestine F., mais sa mère s'oppose à leur union.
De 1835 à 1837, Aloysius Bertrand n'a plus trop de ressources. Il a refusé, l'année précédente, une place en Europe du Nord, estimant que son salaire serait insuffisant pour aider sa mère et sa sœur.
De 1833 à 1837, Aloysius Bertrand multiplie les coups d'épée dans l'eau, avec Peter Waldeck ou la chute d'un homme, Le Lingot d'Or et Daniel...
Il vit dès lors dans une grande misère, et doit emprunter de l'argent au précepteur du duc de Montpensier. La reine Marie-Amélie vient ponctuellement à son secours, ainsi que le statuaire David d'Angers, mais la situation est critique.
Aloysius Bertrand est victime de la tuberculose. Il est hospitalisé le 18 septembre 1838 à Notre-Dame de la Pitié, où il restera jusqu'en mai 1839, avant de rejoindre l'hôpital Saint-Antoine.
En octobre 1839, l'éditeur Victor Pavie annonce la sortie à venir de Gaspard de la nuit. Mais l'écrivain de connaîtra pas cette publication de son vivant, car c'est toujours Renduel qui dispose des manuscrits...
En 1840, Bertrand reprend l'écriture, car il pense être guéri.
Toutefois, un nouvel accès de phtisie l'oblige à être hospitalisé à Necker dès le mois de mars 1841.
Il croise alors par hasard David d'Angers, venu visiter un élève. Celui-ci va le veiller jusqu'à sa mort.
Aloysius Bertrand décède le 29 avril 1841.
Gaspard de la nuit : Fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot paraît finalement en 1842, accompagné d'une Préface écrite par Sainte-Beuve.
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