Stefan Zweig naît le 28 novembre 1881 à Vienne en Autriche.

Fils d'un riche industriel ayant fait fortune dans le textile, il suit des études au Maximilan Gymnasium, un des meilleurs établissements viennois. C'est là qu'il découvre les écrits poétiques de Rilke pour lequel il ressent un véritable coup de foudre. L'aisance familiale permet à Stefan Zweig de s'adonner sans contraintes aux passions qui sont les siennes, à savoir la littérature, l'histoire et la philosophie. Vienne est alors une capitale cosmopolite qui ne peut que satisfaire l'appétit du jeune Zweig, curieux de tout et avide de découvertes culturelles.

En 1900, il obtient l'équivalent du baccalauréat et, trop heureux de quitter ce lycée qu'il considérait comme une prison, il s'inscrit à la faculté de philosophie.

Parallèlement, Zweig rédige divers poèmes, parmi lesquels "Bouton de rose" (1898), "Cordes d'argent"(1901) et "Les Guirlandes Précoces"(1907). Zweig ne cesse d'écrire de la poésie, il avance le chiffre de 400 poèmes dès l'année 1901, période qui correspond également à celle de la publication de sa première nouvelle "Im Schnee", dans le journal "Die Welt".

En 1902, Stefan Zweig se rend à Paris et Bruxelles, où il fait la connaissance de Emile Verhaeren, qui devient son ami et son collaborateur. C'est également cette année-là que Zweig écrit une préface d'une quinzaine de pages pour l'édition de l'œuvre de Verlaine, chez Schuester und Loeffler.

En 1903, Zweig manifeste le désir de s'affranchir du confort bourgeois de Vienne et décide de s'installer à Berlin, où il fait la connaissance de poètes maudits et mène la vie de Bohème, au milieu d'un univers de violence et de misère. Il lit avec ardeur Dostoïevski et passe son temps à contempler les œuvres de Munch.

Après un séjour en Italie et un nouveau voyage à Paris, Stefan Zweig rentre à Vienne en 1904 pour défendre sa thèse sur Hippolyte Taine.

Passionné de théâtre, Zweig se lance dans cette forme d'écriture et publie, entre autres, " Thersite"(1907) et "La Maison au bord de la mer"(1911).

Stefan Zweig n'a de cesse de voyager. Il parcourt toute l'Europe, se lie d'amitié avec nombre d'écrivains, parcourt l'Inde, les Etats-Unis, le Canada et l'Amérique du Sud. Ces périples à l'étranger lui font découvrir de nombreux auteurs et rendent plus forte encore sa passion pour les lettres française qu'il souhaite faire connaître à l'extérieur.

En 1914, la guerre constitue un bouleversement irréversible pour Stefan Zweig, qui voit s'effondrer toutes les valeurs humanistes auxquelles il accordait de l'importance.

En 1919, Zweig s'installe à Salzbourg où il réside pendant quinze ans. Ses publications se suivent à un rythme régulier, tant dans le domaine de la littérature, que de la critique littéraire ou du théâtre. Sa bibliographie en témoigne.

C'est en 1934 que Stefan Zweig part pour Londres afin d'y mener à sa guise les recherches pour un ouvrage consacré à Marie Stuart. L'invasion de son pays par Hitler et son annexion par l'Allemagne nazie le dissuadent de rentrer en Autriche.

En 1940, Zweig obtient la nationalité britannique et épouse en secondes noces sa secrétaire Lotte Altmann (Zweig a divorcé de sa première femme, Friederike, en 1938). Le couple s'installe provisoirement à New York et le 15 août 1941, Zweig s'embarque pour le Brésil, où il travaille sur son autobiographie.

La vie lui est devenue insupportable, le monde est noir et la seconde guerre mondiale achève définitivement tout espoir d'une société meilleure.

Le 22 février 1942, Stefan Zweig rédige le message d'adieu suivant :

"Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec ma lucidité, j'éprouve le besoin de remplir un dernier devoir : adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m'a procuré, ainsi qu'à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en jour, j'ai appris à l'aimer davantage et nulle part ailleurs je n'aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l'Europe, s'est détruite elle-même.

Mais à soixante ans passés il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d'errance. Aussi, je pense qu'il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde.

Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l'aurore après la longue nuit ! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux."

Le lendemain, Stefan Zweig se donne la mort en avalant des médicaments.




BIBLIOGRAPHIE

- Les Cordes d'argent , 1901
- L'Amour d'Erika Ewald, 1904
- Guirlandes précoces, 1906
- Thersite, 1907
- Emile Verhaeren, essai biographique, 1910
- Première Expérience, (dont Brûlant Secret), 1911
- La Maison au bord de la mer, 1912
- Jérémie, 1917
- Trois Maîtres ( essai sur Balzac, Dickens et Dostoïevski), 1920
- La Peur, 1920
- Amok ( dont Lettre d'une inconnue), 1922
- Le Combat avec le Démon ( essai sur Kleist, Hölderin, et Nietzsche), 125
- Volpone, 1927
- Les heures Etoilées de l'Humanité, 1927
- Trois Poètes de leur vie ( essai sur Stendhal, Casanova et Tolstoï), 1928
- Joseph Fouché, essai biographique, 1928
- La Guérison par l'Esprit ( essai sur Freud, Mesmer et Mary Bake-Eddy), 1931
- Légendes , 1931
- Marie-Antoinette, biographie, 1932
- Vingt-quatre heures de la vie d'une femme
- Erasme, biographie, 1934
- Marie Stuart, biographie, 1935
- Castellion contre Calvin, biographie, 1936
- Le Chandelier enterré, 1937
- Impatience du cœur, 1938
- La Pitié dangereuse, 1938
- Magellan, biographie, 1938
- Amerigo, biographie, 1940
- Brésil, terre d'avenir, 1941



Publications posthumes, 1946:

- Le Monde d'hier (son autobiographie)
- Le joueur d'échecs
- Balzac, biographie inachevée
- Montaigne, biographie inachevée
- Ivresse de la métamorphose, roman inachevé
- Clarissa, roman inachevé