Prosper Mérimée

Mérimée naît à Paris en 1803. Ses parents sont tous les deux peintres. C'est dans cet esprit qu'il faut concevoir son éducation à la fois portée sur les arts, mais aussi bourgeoise.

Prosper est donc en mesure d'étudier au célèbre lycée Henri IV, avant de se lancer dans des études de droit. Cela l'amènera à travailler pour plusieurs cabinets et ministères. Mais surtout, le jeune homme apprend de nombreuses langues, en particulier le russe, l'anglais, le grec et l'arabe. A cette époque déjà, Mérimée sort beaucoup dans les salons littéraires parisiens en vogue à cette époque.

Mérimée se construit une réputation de libertin assez cynique, au point même qu'il combat en duel le mari de sa maîtresse, a une relation avec Georges Sand, tombe amoureux fréquemment et voyage à travers l'Europe...

Stendhal devient son ami, malgré leur différence d'âge. Mérimée est fasciné par le théâtre, qu'il rêve de révolutionner. Il publie d'ailleurs en 1825 et 1827des oeuvres sous d'autres noms que le sien, ce que l'on qualifie encore de mystifications littéraires.

La Monarchie de Juillet assure une vie confortable à Mérimée dès 1830. Mérimée développe des liens étroits avec des personnes politiquement puissantes (la Comtesse de Montijo par exemple). A cette période, sa production littéraire est très fournie, des romans aux nouvelles: Mateo Falcone, Chronique du temps de Charles IX... Mérimée publie aussi dans la Revue de Paris ou la Revue des deux mondes.

Sa réputation commence déjà à être importante, et les nouvelles de 1837, 1840 et 1845 lui assurent un vrai succès. Il s'agit respectivement de La Vénus d'Ille, Colomba et Carmen. Cela lui permet aussi d'appuyer le genre de la nouvelle.

Cette époque est aussi importante d'un point de vue professionnel per se, puisque Mérimée mène de nombreuses missions de restauration d'édifices, un thème que l'on retrouve dans La Vénus d'Ille. Les antiquités le passionnent, et il entretient des liens étroits avec des professionnels de ce milieu, comme M. de Chergé.

En 1844, Mérimée entre à l'Académie française, avant de devenir historien tout en appuyant l'Empire.

Dès 1853, en raison de ses liens étroits avec l'Empire, il obtient de nombreux titres et honneurs, d'abord sénateur, puis détenteur de la Légion d'Honneur...
Passionné de littérature russe, il travaillera sur des traductions à la fin de sa vie, avant de décéder à Cannes en 1870 (un an après la rumeur de sa mort, démentie dans le Figaro). Notons qu'il est l'un des premiers traducteurs français d'ouvrages en langue russe.

Oeuvre, apport et thèmes de prédilection

L'oeuvre de Prosper Mérimée est très imprégnée de thématiques qui le passionnaient: l'histoire et sa fiction (à l'image de Walter Scott), le mysticisme, le fantastique, le surnaturel... mais aussi les drames et dérives psychologiques. On comprendra donc son attrait pour l'écriture d'Alexandre Pouchkine.

De même, ses nombreux voyages ont modelé les cadres de ses fictions, en particulier la Russie et l'Espagne. On retrouve parfois certains détails se référant à ses propres déplacements, comme le fait de dessiner dans certains lieux (lui-même était attaché aux dessins des Chats). L'archéologie et l'Antiquité sont également des thèmes majeurs et récurrents dans ses écrits.

La force de l'oeuvre de Mérimée repose à la fois sur la dynamique de ses récits, leur élégance et leur sobriété, mais aussi sur toutes ces références, ces « univers » qui viennent donner une profondeur passionnante à ses récits.
Notons enfin la place particulière de la Vénus d'Ille, oeuvre fantastique déterminante dans l'histoire du genre littéraire.

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