Pierre Corneille

Pierre Corneille est né à Rouen le 6 juin 1606, dans une famille plutôt aisée de magistrats. Il est l'aîné d'une fratrie de six enfants.

En 1624, le jeune Corneille commence sa carrière d'avocat, et son père lui achète quatre ans plus tard deux offices d'avocat du roi au siège des Eaux et Forêts, ainsi qu'à l'amirauté de France.

Le 16 février 1629, Corneille entre en fonction. La même année, il écrit ses premiers poèmes et sa première comédie, Mélite. Il ne s'arrêtera plus d'écrire, dès lors.

Corneille invente peu à peu un nouveau style théâtral, dans lequel les sentiments de la tragédie sont mis en scène dans un univers contemporain du public : cela se développe avec Clitandre, la Veuve, la Galerie du Palais, la Suivante, la Place Royale, Médée et l'Illusion comique.

En 1641, Pierre épouse la fille d'un lieutenant, Marie de Lampérière. Ensemble, ils auront sept enfants. Sa généalogie va subsister dans le temps, puisqu'il est un aïeul direct d'une femme forte de la Révolution, Charlotte Corday.

Par la suite, Richelieu nomme Corneille comme écrivain officiel. Mais ce dernier finit par refuser ce statut et écrit des pièces qui font l'apologie de la noblesse, à l'image du Cid, tout en rappelant que les hommes politiques ne doivent pas être au-dessus des lois avec Horace. Il écrit aussi une pièce sur Cinna.

Corneille entre à l'Académie française en 1647.

De 1643 à 1651, sous la Fronde, Corneille observe ce qui se passe en France et le transmet dans son œuvre : cela passe par la Mort de Pompée, qui lui sert d'appui à sa critique de Richelieu, par Rodogune ou encore par l'idée d'un roi caché avec Héraclius, Don Sanche et Andromède. Face à un pays en pleine crise identitaire, Corneille s'interroge donc sur la nature du pouvoir et sur l'histoire.

Les années 1650 sont synonymes d'un certain déclin pour Corneille. D'ailleurs, après l'échec de son Pertharite, il arrête quelques temps de se consacrer à l'écriture. Il faut attendre la fin de la décennie pour qu'il revienne à la tragédie avec Œdipe.

Corneille est particulièrement attaché à l'évolution du théâtre : il prend grand soin de la mise en scène, des effets spéciaux, de la musique...

Dès la décennie 1660, Corneille est confronté à une gloire montante, celle de Jean Racine. Ce dernier est plus classique et réserve les intrigues et les sentiments à un domaine moins contemporain et humain. Mais leur confrontation est presque directe lorsqu'ils écrivent des pièces sur le même sujet, à peu près au même moment : Bérénice pour son concurrent, Tite et Bérénice pour Corneille. Finalement Corneille voit la situation tourner à son désavantage.

Sa situation se dégrade, et Boileau intervient même auprès de Louis XIV pour qu'il obtienne une pension royale.

Pour autant, l'œuvre de Corneille est très riche, et a même donné naissance au terme « cornélien ».

Corneille décède le 1er octobre 1684 à Paris.

L'œuvre de Corneille

Elle est considérable, et s'étend du théâtre à la traduction. Voici quelques pièces particulièrement marquantes dans sa bibliographie :

Médée (1635)
L'Illusion comique (1636)
Le Cid (1636)
Horace (1640)
Cinna ou la Clémence d'Auguste (1641)
Polyeucte (1642)
La Mort de Pompée (1644)
Œdipe (1659)
La Toison d'or (1660)
Sertorius (1662)
Tite et Bérénice (1670)

Corneille nous a également laissé des Varia, parmi lesquels :

Discours du poème dramatique (1660)
Discours de la tragédie
Discours des trois unités
Discours à l'Académie

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