Marquis de Sade

Donatien Alphonse François, marquis de Sade, né le 2 juin 1740 à Paris et mort le 2 décembre 1814 à l'asile de Charenton, est un écrivain et un philosophe français, longtemps voué à l'anathème en raison de la part accordée dans son œuvre à un érotisme de la violence et de la cruauté (fustigations, tortures, incestes, viols, sodomie, etc). Le néologisme « sadisme », formé d'après son nom, est apparu dès 1834 dans le Dictionnaire universel de Boiste comme « aberration épouvantable de la débauche : système monstrueux et antisocial qui révolte la nature ». C'est Krafft-Ebing, médecin allemand, qui a donné à la fin du xixe siècle un statut scientifique au mot sadisme, comme antonyme de masochisme pour désigner une perversion sexuelle dans laquelle la satisfaction est liée à la souffrance ou à l'humiliation infligée à autrui.
Occultée et clandestine pendant tout le xixe siècle, son œuvre littéraire est réhabilitée au xxe siècle, malgré une censure officielle qui dure jusqu'en 1960, la dernière étape étant sans doute représentée par l'entrée de Sade dans la Bibliothèque de la Pléiade en 1990.
Il signait « de Sade » ou « D.-A.-F. Sade ». Marquis ou comte1 pour ses contemporains, il est pour la postérité le « marquis de Sade », et, dès la fin du xixe siècle, le « divin marquis », à la suite du « divin Arétin », premier auteur érotique des temps modernes (xvie siècle), un peu oublié de nos jours.
« Les entractes de ma vie ont été trop longs », nota ce passionné de théâtre. Détenu sous tous les régimes (monarchie, république, empire), jamais jugé, il est resté enfermé - en plusieurs fois et dans des conditions fort diverses - vingt-sept ans.