L'écrivain et dramaturge français, Jean Anouilh, est né à Bordeaux le 23 juin 1910. Son père est tailleur et sa mère musicienne.

En 1923, Anouilh se découvre une passion pour le théâtre alors qu'il étudie au lycée Chaptal. Il est ensuite frappé par les œuvres de deux personnalités marquantes : Les Mariés de la tour Eiffel de Cocteau en 1921, et Siegfried de Giraudoux en 1928.

Anouilh travaille d'abord dans une agence de publicité, pendant deux ans. A ses côtés, Jean Aurenche, Jacques Prévert. En 1929 et 1930, Jean Anouilh devient secrétaire pour le comédien Louis Jouvet, alors que ce dernier officie à la Comédie des Champs-Elysées. Mais leur relation de travail est très tendue, d'autant que Jouvet sous-estime beaucoup les capacités et attentes littéraires de Jean Anouilh.

En 1931, il se marie avec Monelle Valentin, qui incarnera notamment Antigone en 1944. Ils ont une fille en 1934, qui sera elle aussi comédienne, et créera la pièce que son père lui a tout spécialement écrite, Cécile ou l'Ecole des pères (1954).

En 1953, Jean et Monelle divorcent. Anouilh se remarie avec Nicole Lançon, une autre comédienne. Non seulement ils travaillent ensemble, mais ils vont avoir trois enfants.

En 1932, la première pièce d'Anouilh connaît un échec : il s'agit d'Humulus le muet. Quelques mois plus tard sort L'Hermine.

Mais il faut attendre 1937 pour que Jean Anouilh connaisse son premier véritable succès littéraire, avec le triomphe du Voyageur sans bagage au théâtre des Maturins.

En 1938, le dramaturge connaît à nouveau le succès avec le Bal des voleurs. C'est le début d'une longue et prolifique collaboration avec André Barsacq, son metteur en scène et conseiller pendant plus de quinze ans.

Mais surtout, Anouilh crée Antigone le 4 février 1944, au théâtre de l'Atelier. Sa pièce majeure est inspirée par la situation de la seconde guerre mondiale et de l'Occupation allemande, et n'a jamais cessé d'être reprise depuis.

Sans pour autant avoir de position officielle durant le conflit, Anouilh va déclarer la chose suivante : « L'Antigone de Sophocle, lue et relue, et que je connaissais par cœur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affiches rouges. Je l'ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre ». En effet, le mythe d'Antigone vient d'abord des Grecs antiques, et plus spécifiquement de la tragédie écrite par Sophocle.

Mais en temps d'occupation, la jeune Antigone devient le symbole de la Résistance. Si la première représentation est un échec, la postérité en revanche va faire un triomphe à cette pièce, désormais la plus jouée de l'écrivain.

Lorsque la guerre s'achève, Anouilh s'insurge contre l'épuration. Il se joint par exemple à de nombreux intellectuels et célébrités de l'époque (Camus, Mauriac, Colette...) pour sauver Brasillach, et écrit en 1945 : « J'avoue avoir une certaine compassion pour les vaincus et redoute les excès de l'épuration ».

L'écrivain écrit beaucoup dans la période qui suit, et les succès vont s'enchaîner : L'Invitation au château, L'Alouette, Pauvre Bitos ou le Dîner de têtes et Beckett ou l'Honneur de Dieu.

Anouilh meurt le 3 octobre 1987 à Lausanne.

En plus de ses propres œuvres, l'écrivain a traduit et adapté plusieurs pièces d'auteurs étrangers, dont : (1952) Comme il vous plaira et Le Conte d'hiver de Shakespeare (1954), Il est important d'être aimé d'Oscar Wilde (1957) : La Nuit des Rois de Shakespeare (1962), L'Amant complaisant de Graham Greene (1965), Richard III de Shakespeare.

De même, Anouilh a travaillé en tant que scénariste et dialoguiste sur plusieurs projets :
1937 : Le Gagnant d'Yves Allégret
1937 : La Citadelle du silence de Marcel L'Herbier
1948 : Anna Karénine de Julien Duvivier ...

Il a de même participé à des opéras, soit parce que ses pièces étaient adaptés, soit pour le livret.

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