Henry Winterfeld

Henry Winterfeld (né le 9 avril 1901 à Hambourg, Allemagne ; mort le 27 janvier 1990 à Machias, Maine, États-Unis), connu sous le pseudonyme de Manfred Michael, était un écrivain allemand, et artiste de renommée internationale pour ses livres pour enfants et pour la jeunesse.

Henry Winterfeld avait pour père Jean Gilbert (alias Max Winterfeld), un compositeur et chef d'orchestre allemand. Son frère, Robert Gilbert (alias Robert David Winterfeld), était également compositeur.
Henry Winterfeld fait des études musicales au conservatoire Stern de Berlin avec Claudio Arrau. Il travaille comme pianiste et écrivain de scénario et de pièces de théâtre. Dans la liste des œuvres du musicien, pianiste, compositeur et directeur de théâtre Rudolf Nelson (1878-1960), on trouve Henry Winterfeld aux côtés de Friedrich Hollaender, Hans H. Zerlett, Fritz Rotter et Franz Molnar (vraisemblablement Ferenc Molnár), on le retrouve en tant que co-auteur de la revue Tombola (1929). Hans Albers joua en 1923 dans le Nelson Theater Berlin dans la revue de variété Tombola.
En 1933, Henry Winterfeld imagine pour son fils Thomas (né en 1923), atteint de scarlatine, une histoire à raison d'un épisode par jour. C'est ainsi qu'est né ce qui allait devenir son premier roman, Timpetill - Die Stadt ohne Eltern (Timpetill - la ville sans parents) ; ce roman est publié en 1937 en Suisse aux éditions Dr.R.Corrodi sous le pseudonyme de Manfred Michael.
En raison de l'arrivée au pouvoir du National-socialisme, Henry Winterfeld émigre en 1933 en Autriche, puis en 1938 en France. Mais la France étant entrée en guerre en septembre 1939, les Allemands qui s'y trouvent alors, pour la plupart réfugiés ayant fui le nazisme, devinrent - ironie de l'histoire - ennemis. À ce titre Henry Winterfeld, ainsi que 15 000 autres allemands, juifs et non juifs, la plupart des hommes furent arrêtés début octobre 1939. Ils sont regroupés dans un premier temps à Rolland-Garros où ils restent une semaine à ciel ouvert, puis transférés et internés à Nevers. Pendant ce temps, Thomas, son fils, et Else, sa femme, restés à Paris se démènent pour faire aboutir et accélérer leur demande de visa pour les États-Unis. Par chance, Henry et de nombreux internés sont libérés avant mai 1940. On libérait avant tout les plus de 40 ans, les malades et ceux qui avaient pour épouse une Française. Henry Winterfeld avait de violents maux d'estomac... Libéré, Henry peut rejoindre sa famille à Paris; le visa venant d'arriver, sa famille et lui peuvent, avant l'entrée des troupes allemandes, rejoindre les États-Unis. Il prend la nationalité américaine en 1946 et y vit jusqu'à sa mort à Roque Bluffs dans le conté de Washington (Maine).
En 1953, Winterfeld écrit un second livre, Caius ist ein Dummkopf (Caïus est un ane), avec pour sujet des écoliers de la Rome antique et leurs aventures. Il y eut encore deux autres volumes dans cette série des Caïus, encore populaires aujourd'hui.
Il rédige ses œuvres essentiellement en allemand; elles furent traduites en de nombreuses langues (italien, français, anglais, norvégien, suédois, néerlandais, japonais, croate...). La version italienne de Timpetill - livre où l'organisation démocratique et l'autogestion sont mises en avant - fut même publiée sous Mussolini en 1942 par une maison d'édition - Genio - où figuraient de nombreux livres fascistes: une erreur de leur comité de lecture, sans doute !
La version italienne de Timpetill. La città senza genitori fut encore publiée en 1997 sous le pseudonyme de Manfred Michael.
Un scénario est en cours d'écriture pour le roman Caius, der Lausbub aus dem alten Rom (Caius, le garnement de la Rome antique). Le producteur est Ulrich Limmer et la réalisation de Marcus H. Rosenmüller. Ceci est annoncé dans Film News Bayern (6/2007 Octobre S. 28).
Henry Winterfeld avait pour épouse Else Winterfeld. Cette dernière travaillait en tant que créatrice de jouets et déposa un brevet pour une poupée à trois têtes.
Les Enfants de Timpelbach a été adapté en film par Nicolas Bary avec, en seconds rôles, Carole Bouquet et Gérard Depardieu en 2008.