Gérard de Nerval

Gérard de Nerval naît à Paris le 22 mai 1808. Il est le fils d'un médecin militaire et d'une descendante d'un marchand linger. Très jeune, l'enfant est confié à une nourrice de Loisy.

En 1810, sa mère décède. De 1808 à 1814, son père étant attaché à l'Armée du Rhin, le jeune garçon est élevé par son grand-oncle maternel à Mortefontaine, à Saint-Germain-en-Laye et à Paris. En 1814, son père revient et ils s'installent à Paris.

En 1822, Nerval fréquente le collège Charlemagne, où il rencontre Théophile Gautier. En 1823 et 1824, il écrit déjà son premier recueil : Poésies et Poèmes par Gérard L. 1824. Il a, de plus, écrit peu de temps avant un panégyrique de Napoléon Ier, toujours sous le nom de Gérard L. Il utilise aussi le pseudonyme de Beuglant.

En 1826, Nerval commence une satire qui fait suite à un scandale au sein de l'Académie française. Cela lui inspire Complainte sur l'immortalité de Monsieur Briffaut, ainsi que la pièce L'Académie ou les membres introuvables.
En 1827, à la fin de l'année, Le Journal de la Librairie annonce que ses traductions de Faust vont paraître.

En mai 1829, Gérard de Nerval accepte d'être stagiaire chez un notaire, pour faire plaisir à son père. Il n'y met aucun enthousiasme et s'y montre peu actif. A la même époque, Victor Hugo lui demande de soutenir le romantisme dans la bataille d'Hernani.
En 1830, année majeure tant politiquement que dans le monde littéraire, Gérard de Nerval participe à la révolution romantique, mais non aux soulèvements dans la rue, bien que les barricades lui inspirent quelques écrits, dont un long poème publié dans Le Mercure de France, et un pamphlet.


De même, Gérard travaille à deux gros projets, celui d'une anthologie de la poésie allemande et d'une anthologie de la poésie française. En 1830 toujours, Sainte-Beuve a mis en place un Cénacle pour assurer le soutien à Victor Hugo, remplacé ensuite par le Petit-Cénacle. Ses membres sont connus, mais très chahuteurs, et Nerval se fait un jour arrêter avec Gautier, et une autre fois en 1932, pour une détention plus longue. Lorsqu'il sort de prison en 1832, Nerval accepte d'aider son père pendant l'épidémie de choléra. En 1849 toutefois, il choisira de partir en Suisse après avoir habité chez Alexandre Dumas.

En 1834, il voyage en Italie ; l'année suivante, il participe au Monde dramatique, qui le ruine. Puis en 1836 il part travailler comme journaliste en Belgique avec Gautier. Sa signature sera dans le Figaro. Dans les années qui suivent, il s'éprend de Jenny Colon et Marie Pleyel.
Le 23 février 1841, Nerval fait une crise de folie, puis une seconde en mars : il est donc interné.

En 1842, il part en voyage à travers l'Orient, et revient en 1843.
En 1844 paraissent des récits de son voyage, puis il repart en Belgique et aux Pays-Bas.

En 1851 est publié Voyage en Orient. L'une de ses lettres au docteur Blanche (chez qui il était interné) affirme qu'il a été initié aux rites druzes en Syrie. On ressent en tout cas dans son œuvre une forte influence de l'ésotérisme, de l'alchimie, du symbolisme.

De 1844 à 1847, Nerval voyage beaucoup en Europe de l'Ouest, rédigeant au passage de nombreux reportages. Parallèlement, il travaille comme nouvelliste et écrit des livrets pour l'opéra. Il traduit aussi les poèmes de son ami Heine.

Mais les dernières années de son existence ne sont pas heureuses : il est affaibli tant moralement que financièrement. Il écrit plusieurs de ses chefs-d'œuvre : Les Filles du feu, Aurélia ou le rêve et la vie.

Gérard de Nerval est retrouvé mort le 26 janvier 1855, pendu aux barreaux d'une grille qui ferme un égout d'une rue. Il s'est apparemment suicidé, bien que nombre de ses amis aient avancé l'idée d'un assassinat par des rôdeurs, d'autant que Nerval se promenait seul dans des quartiers mal famés.
Mais un élément est troublant : son chapeau est encore sur sa tête, alors qu'un suicide par pendaison aurait dû le faire tomber.

La cérémonie funéraire a lieu à Notre-Dame de Paris car, bien qu'il se soit suicidé, on lui accorde les derniers sacrements en raison de son état mental. Théophile Gautier et Arsène Houssaye ont payé pour lui offrir une concession au Père-Lachaise.

Son influence est importante, notamment sur le mouvement surréaliste : son intérêt pour la signification des rêves a été repris par André Breton. Dans sa dédicace à Alexandre Dumas pour les filles du feu, Nerval évoque d'ailleurs « l'état de rêverie super-naturaliste » qui fut le sien lorsqu'il écrivit les sonnets des Chimères.

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