Eugène Le Roy

Voir les ouvrages

Eugène Le Roy est né le 29 novembre 1836 à Hautefort. Ses parents sont les domestiques du baron de Damas, un ancien ministre. Leur emploi les oblige à placer Eugène en nourrice chez une paysanne de leur région. Cette thématique de l'abandon est très présente dans l'œuvre de Le Roy, comme d'ailleurs chez nombre de ses contemporains.

De 1841 à 1847, Eugène est scolarisé à l'école rurale d'Hautefort. C'est une chance pour le garçon, car, à cette époque, la majorité des enfants restent analphabètes.

En 1848, il intègre l'Ecole des Frères, à Périgueux.
En 1851, Eugène Le Roy refuse d'entrer au séminaire. Il devient alors épicier à Paris.

A cette époque, il évolue dans des milieux d'artisans socialistes, d'après ce que laissent transparaître ses romans, comme le Moulin du Frau. La réalité est peut-être plus nuancée. En tout cas, le jeune homme paraît dépité lorsqu'il assiste à l'avènement du Second Empire.

En 1859, Eugène rejoint le régiment de Chasseurs à cheval et participe aux campagnes militaires d'Algérie et d'Italie. Il démissionnera cinq ans plus tard.
Il passe en 1860 le concours de l'administration fiscale. La même année, il est admis au concours des contributions directes, et obtient un poste de percepteur à Périgueux.

Dix ans plus tard, le Second Empire a chuté, et Le Roy rejoint les Francs-tireurs pour combattre la Prusse. Gambetta devient son modèle politique. En 1871, suite à la défaite française, il tombe malade et met un an à se relever.
En juin 1877, Eugène épouse Marie Peyronnet, avec qui il a déjà un fils de trois ans. Il est révoqué par le gouvernement Mac-Mahon pour ses convictions républicaines et non-conformistes. Sa réintégration sera obtenue avec peine. Le Roy se consacre plutôt à l'écriture.

En 1877, il dépose une demande d'admission à la loge maçonnique \"Les Amis Persévérants et l'Étoile de Vesone Réunis\". Il ne sera initié qu'en 1878, suite à des blocages politiques.

Dès lors, Eugène Le Roy participe à plusieurs journaux locaux, dont Le Réveil de la Dordogne. Ses articles reflètent bien la pensée de la Franc-maçonnerie radicale du moment.

En 1890 paraît Le Moulin du Frau, sa première œuvre romanesque, qui exprime son radicalisme.

De 1891 à 1901, l'écrivain s'attelle à un imposant manuscrit intitulé Études critiques sur le christianisme. Le ton est résolument anticlérical. Le Roy tire notamment cette conclusion : « Ainsi on le voit, l'évangile n'a pas inventé une morale particulière ; il n'y a pas la morale de Jésus, celle de Cicéron, celle de Confucius etc., il y a une morale universelle, qui ne fait acception ni des temps, ni des lieux, ni des personnes, qui plane sereine et immuable sur les sectateurs de Jéhovah, de Jupiter, de Bouddha et du Christ. C'est à cette morale impersonnelle, produit spontané de la conscience humaine, morale formulée de temps immémorial par une foule d'hommes de bien, que l'évangile a emprunté ses plus beaux préceptes...\".

Quoi que l'on puisse penser de ses thèses, il faut reconnaître le travail accompli par Eugène Le Roy, qui a mené des recherches sur l'histoire chrétienne pendant de longues années. Cela va de Diderot à Rousseau, des Annales de l'Empire à Augustin Fabre, de Leroux à Tocqueville...

En 1896 paraît Mademoiselle de la Ralphie. Cet ouvrage raconte la chute d'une fille issue de la noblesse.

En 1897 est publié Jacquou le Croquant, qui est encore très connu aujourd'hui, puisqu'on voit régulièrement des adaptations audiovisuelles de ce roman.

Deux ans plus tard, Le Roy raconte l'histoire d'une bourgeoisie provinciale affairiste sous le Second Empire et la République, dans Les Gens d'Auberoque.

En 1900 et 1902 paraissent La petite Nicette et le grand Milou, ainsi que L'Année Rustique en Périgord.

Par la suite, Le Roy prend sa retraite et refuse la Légion d'Honneur en 1904. Il écrit encore quelques textes, dont Au pays des pierres et Le Parpaillot, ainsi qu'un pamphlet voltairien publié en 1937.

Eugène Le Roy décède à Montignac le 6 mai 1907.

(c) Fichesdelecture.com