Eliezer Wiesel a une enfance pauvre mais heureuse[1] à Sighet, dans la région de Marmatie (Roumanie) d'abord épargnée par la guerre. Mais à 15 ans, il est déporté avec sa famille par les nazis à Auschwitz-Birkenau, puis Buchenwald. Il y perdra ses parents et sa sœur.

Libéré par les Américains, il passe une dizaine d'années en France, durant lesquelles il fait des études de philosophie à la Sorbonne. Il devient journaliste dans le quotidien israélien Yediot Aharonot, ce qui lui permet de parcourir le monde et de rencontrer d'importantes personnalités, des artistes, des philosophes, et des chefs d'États ; il se lie d'amitié avec François Mauriac (qui l'aidera à publier sa toute première œuvre, La Nuit) et Golda Meir.

À trente ans, il commence à décrire son expérience concentrationnaire, à témoigner pour les victimes de la Shoah. Ainsi commence une longue œuvre littéraire. Outre une quinzaine de romans, Élie Wiesel est l'auteur de trois pièces de théâtre[2], de nombreux essais traitant de sujets d'actualité, de judaïsme (avec notamment la série des Célébrations : hassidique, biblique, talmudique, prophétique, en attendant un prochain volume « mystique »), le lien entre tous ces ouvrages se situant dans la défense de la Mémoire. Plus qu'un romancier, un dramaturge ou un essayiste, Élie Wiesel se définit avant tout comme un « conteur ».

Devenu citoyen américain en 1963, il obtient une chaire en sciences humaines à l'université de Boston. Il a entre autres soutenu la cause des juifs d'Union soviétique.

Il se marie à l'âge de 41 ans et est père d'un enfant, Elisha.

Il fonde en 1980 le conseil de l'Holocauste américain. Décoré en 1984 en France de la Légion d'honneur, ayant reçu la Médaille du Congrès américain, fait docteur honoris causa par plus de cent universités, il reçoit le Prix Nobel de la paix en 1986.

Peu après avoir reçu le prix Nobel, il fonde avec son épouse la Fondation Élie Wiesel pour l'humanité[3]. Durant plus de deux décennies, cette Fondation lutte pour la mémoire de l'Holocauste et contre l'indifférence, l'intolérance et l'injustice, en particulier en organisant des actions de dialogue international et de sensibilisation de la jeunesse[3]. Mais en décembre 2008, la Fondation annonce que la quasi-totalité de ses fonds propres (équivalant à 15,2 millions de dollars) se sont évaporés dans l'escroquerie montée par Bernard Madoff[4].

Il préside, depuis sa création en 1993, l'Académie universelle des Cultures.

Ses œuvres ont également reçu plusieurs prix littéraires.

Le 12 mars 2003, il écrit dans le San Francisco Chronicle[5] : « Bien que je sois opposé à la guerre, je suis favorable à une intervention quand aucune autre option n'est possible, et telle est la situation présente, en raison des louvoiements de Saddam Hussein et de sa constante procrastination ». Élie Wiesel affirme croire Colin Powell, « un grand soldat et un homme qui n'aime pas la guerre », quand il affirme que l'armée irakienne possède des armes de destruction massives. Il a depuis regretté cette prise de position[6].

En octobre 2006, le Premier ministre israélien Ehud Olmert lui a proposé le poste de Président de l'État d'Israël, en remplacement de Moshe Katsav. Élie Wiesel a refusé l'offre en expliquant qu'il n'est « qu'un écrivain »[7].

En septembre 2008 sort son quatorzième roman, Le cas Sonderberg[8].