Charles Baudelaire

Charles Baudelaire est né le 9 avril 1821 à Paris. Ses parents ont une différence d'âge très marquée, et son père meurt alors que le jeune Charles a six ans. C'était un homme cultivé, passionné par les Lumières et par la peinture.

Par la suite, sa mère se remarie avec Jacques Aupick, un officier qui deviendra ambassadeur. Baudelaire déteste ce beau-père, qui incarne des valeurs négatives à ses yeux, car il s'oppose à la poésie, l'écriture et au rêve, c'est-à-dire à tout ce qui constitue la vocation du poète. De plus, il a très tôt l'impression qu'Aupick détourne l'affection de sa mère, qu'il aime énormément.

En 1831, la famille déménage à Lyon, où Baudelaire étudie au Collège royal. Il revient à Paris en 1836 et Charles suit des cours au collège Louis-le-Grand. Il y obtiendra le deuxième prix de vers latins au Concours général.

En 1839, il est renvoyé du lycée. Par la suite il revendique une existence opposée aux valeurs bourgeoises de sa famille. Il obtient tout de même son baccalauréat. Aupick, jugeant la vie de Baudelaire « scandaleuse », veut l'envoyer aux Indes, dont il reviendra en 1841.

A son retour, Baudelaire tombe amoureux de Jeanne Duval, avec qui il aura une relation compliquée. Le dandy mène dès 1842 une existence dans la misère, mais il se consacre déjà l'écriture, dont les premiers poèmes des Fleurs du Mal. Il mène aussi des activités de journaliste et de critique d'art, ce qui l'amène à défendre Delacroix, ou encore Balzac.

En 1848, l'écrivain participe aux émeutes de la révolution et fonde Le Salut public. La même année, il se prend de passion pour Edgar Allan Poe et devient son traducteur. Il développe, à l'inverse, une haine pour Napoléon III, mais ne s'engage pas vraiment par ses écrits. D'ailleurs, il n'est pas encore vraiment reconnu pour ses choix artistiques. D'ailleurs, l'esprit de ses contemporains face à son œuvre est résumé par Gustave Bourdin : « l'odieux y côtoie l'ignoble »...

En 1857 paraît le recueil des Fleurs du mal. Il est attaqué pour « offense à la morale religieuse », « outrage à la morale publique ». Baudelaire est condamné à une amende.

Malgré la clémence des jurés et la baisse de son amende, Baudelaire est très marqué par sa condamnation. Il produit donc en 1861 une nouvelle édition, à contrecœur toutefois.

En 1862, parrainé par Sainte-Beuve et Vigny, le poète est candidat à l'Académie, en vain.

En 1866, Baudelaire publie les pièces condamnées en Belgique, pour échapper à la loi française ; il s'agit des Epaves. Il part alors vivre en Belgique, à Bruxelles. Là, il rencontre Félicien Rops, qui devient l'illustrateur des Fleurs du mal. La même année, Baudelaire entame une série de conférences en Belgique, portant sur l'art. Mais à Namur, il fait un malaise dû à des troubles cérébraux.

Charles Baudelaire meurt de la syphilis à Paris, le 31 août 1867. Il ne verra donc pas de son vivant une édition définitive des Fleurs du mal, l'œuvre de sa vie.

Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.

Ce n'est donc qu'à titre posthume que paraît Le Spleen de Paris, en 1869. L'œuvre de l'écrivain est mise aux enchères, et l'éditeur Michel Lévy l'acquiert pour 1750 francs.

 

L'œuvre du poète

Baudelaire a beaucoup réfléchi à l'Art, au beau, à l'extase opposée à l'horreur. Toute son œuvre développe ces thèmes, avec une perspective romantique. Le poète s'est donc opposé au réalisme et au positivisme, pour mieux affirmer la priorité à donner à la sensibilité : « La première affaire d'un artiste est de substituer l'homme à la nature et de protester contre elle. ». Cela explique qu'il considère l'imagination comme « la reine des facultés ».

Par la suite, Rimbaud et plus tard les surréalistes s'inspireront beaucoup de l'œuvre de Baudelaire et de sa vision artistique.

Voici quelques œuvres extraites de la bibliographie de Charles Baudelaire :

Les Fleurs du mal (1857)
Les Paradis artificiels (1860)
Petits poèmes en prose ou Le Spleen de Paris (1862), poème en prose
Mon cœur mis à nu (1864), journal intime

(c) Fichesdelecture.com - Tous droits réservés